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En Grande-Bretagne, le chantier EPR d’Hinkley-Point accuse un nouveau surcoût de deux à trois milliards d’euros et un nouveau retard. L’action EDF chute de 7%. Le nucléaire "nouvelle génération" est devenu trop coûteux et trop lourd pour être considéré comme une solution au réchauffement climatique.

Le contrat du siècle remporté par EDF pour construire deux EPR aux Royaume-Uni va-t-il virer au cauchemar ? La facture s’envole dangereusement.

C’est une très mauvaise nouvelle pour l’électricien national. Après le report de trois ans de l’EPR de Flamanville (on en est à 10 ans de retard) et après la découverte de malfaçons récemment dans six réacteurs nucléaires, c’est donc ce chantier à Hinckley Point en Angleterre qui prend du retard. Et surtout dont le coût s’envole. Le contrat avait été signé pour 16 milliards de livres. La facture a grimpé à 18, puis 20 et maintenant 22 milliards de livres, soit 25 milliards d’euros. Et comme EDF a négocié la vente de l’électricité qui sera produite par ces EPR à un prix fixe, à chaque fois que la facture augmente, la rentabilité du projet en prend un coup.

Au point de ne plus être rentable pour EDF ?

Non, on en est encore loin. Mais on est loin aussi de la fin du chantier. La mise en service est prévue en 2025 et il peut se passer beaucoup de choses. Et puis, autre paramètre, le nucléaire perd petit à petit en compétitivité par rapport au renouvelable. Le nucléaire, c’est 10% de l’électricité mondiale, contre 6% pour le photovoltaïque ou l’éolien, mais ces derniers sont devenus moins chers. C’est donc l’avenir à plus long terme de la filière qui est potentiellement menacé. Pourtant, les deux réacteurs EPR en construction en Angleterre devaient servir de vitrine au savoir-faire français et permettre à EDF de remporter un autre gros contrat outre-Manche. Malheureusement, la vitrine fait un peu moins envie.