Energies renouvelables : pas assez d'efforts au-delà du secteur électrique

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP
Un rapport publié mercredi indique que des efforts sont encore à réaliser dans les agrocarburants ou encore la géothermie.

Les énergies vertes ont connu une année 2015 "sans précédent" avec un record d'investissements dans le monde, mais il faut faire plus d'efforts dans les agrocarburants, la production de chaleur et de froid 'verts', pénalisés par les prix bas du pétrole, selon un rapport d'experts publié mercredi.

L'éolien et le solaire attirent mais... L'an dernier, quelques 286 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables, surtout dans les secteurs de l'éolien et du solaire, mais "les investissements dans les autres technologies de production d'énergies renouvelables et les biocarburants ont baissé par rapport à 2014", indique le rapport 2016 sur le statut des énergies renouvelables du réseau REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century).

D'autres secteurs en difficulté. Les investissements dans la biomasse ont chuté de 42% à 6 milliards de dollars, ceux dans les agrocarburants ont baissé de 35% à 3,1 milliards de dollars, tandis que la géothermie a attiré 23% d'investissements en moins, à 2 milliards de dollars. "L'attention politique s'étant (...) moins attachée au secteur du transport, et encore moins à celui du chauffage et du refroidissement, ces secteurs progressent très lentement", regrette REN21, qui réunit des acteurs publics et privés impliqués dans les énergies renouvelables. D'autant que les prix bas du pétrole peuvent décourager les investisseurs, alors que le pétrole entre en concurrence directe avec les énergies renouvelables pour ces usages. La production de biogazole a même baissé l'an dernier à 30,1 milliards de litres, contre 30,4 milliards de litres en 2014, tandis que celle de bioéthanol a progressé de 4% à 98,3 milliards de litres.

Des efforts à faire dans les infrastructures. Par ailleurs, REN21 pointe aussi du doigt "plusieurs difficultés" pour réussir une transition des énergies fossiles vers les énergies vertes, notamment l'adaptation des réseaux électriques pour absorber plus de production de courant issue des renouvelables ou encore les obstacles réglementaires. Le réseau met enfin en avant la nécessité de développer la production décentralisée d'énergie, via des petites unités, à la fois dans les pays développés et émergents pour rendre la production "plus proche des points de consommations". Cela passera par "un renforcement des réseaux électriques, du stockage d'énergie, d'une gestion de la demande et d'unités de production d'électricité flexibles", plaide le rapport.