Emmanuel Macron et Olaf Scholz (à gauche) ont conclu un deal lundi à l'occasion d'un échange en visioconférence. (illustration) 1:39
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Baptiste Morin, édite par Romain Rouillard
Emmanuel Macron a annoncé un accord entre Paris et Berlin. La France s'engage à livrer davantage de gaz à l'Allemagne et, en échange, l’Allemagne mobilisera ses centrales pour fournir de l’électricité à la France. Mais ces annonces ne présentent pas de différences fondamentales avec la situation actuelle.

Lors d'une conférence de presse lundi, Emmanuel Macron a annoncé que la France s'engagerait à fournir davantage de gaz à l'Allemagne. En échange, Berlin mobilisera ses centrales pour exporter de l'électricité vers la France en cas de besoin.

Aujourd’hui, l'Hexagone ne produit que 80% de l’électricité qu’elle consomme chaque jour en raison de la mise à l’arrêt des 32 réacteurs nucléaires. La production d’électricité par les centrales est amoindrie et le pays doit donc importer les 20% restant. Il se tourne ainsi vers l’Angleterre, l’Espagne, la Belgique, la Suisse et… l’Allemagne.

La solution du gaz naturel liquéfié

 

"C’est essentiellement une électricité produite à partir de charbon. C’est la pire énergie possible", commente Thierry Bros, spécialiste des questions énergétiques. "ce qu’on voit là, c’est dix ans d’incurie énergétique", ajoute-t-il. Pour le gaz, le constat est identique. Du gaz transite déjà par la France avant d’être acheminé vers l’Allemagne. Il s’agit de gaz naturel liquéfié, c'est-à-dire transformé en liquide pour être transporté avant d’être regazéifié à sa livraison. Sous cette forme liquide, la quantité de gaz transportée est multipliée par 600. 

 

Mais pour ce faire, des terminaux méthaniers sont nécessaires. La France en possède quatre alors que l’Allemagne n’en dispose d'aucun. Or, pour faire tourner son industrie et remplir ses réserves, Berlin doit impérativement s'approvisionner en gaz. Les réserves allemandes sont aujourd’hui pleines à 86% contre 93% côté français.