Droits de douane : en Alsace, les vignerons s'inquiètent après les dernières annonces de Donald Trump
Donald Trump continue de mettre la pression. Il compte mettre des droits de douane de plus de 200% sur les vins et spiritueux européens, si l'Union européenne ne retire pas le projet de taxe à 50 % sur le bourbon américain. Champagne, cognac, chartreuse, tout y passe. Mais les Américains sont-ils prêts à dépenser 150 dollars pour une bouteille de champagne ? Les vignerons français sont très inquiets.
Donald Trump a menacé jeudi la France et l'Union européenne (UE) d'imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n'étaient pas abandonnés.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d'offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les États-Unis sont injustement traités dans les échanges internationaux.
L'UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le jour même sur l'acier et l'aluminium. En Alsace, les vignerons sont très inquiets.
"C'est vraiment gênant et inquiétant quand même pour nous, toute la profession va en pâtir, je pense", a déclaré Etienne Dreyer, vigneron à Ammerschwihr, qui vend une partie non négligeable de ses bouteilles aux États-Unis.
"Ils vont s'orienter sur du vin chilien ou du vin argentin"
"Chez moi, les exportations, ça représente à peu près 20% de mon chiffre. Et sur ces 20%, il y en a bien deux tiers qui partent aux États-Unis, notamment en Caroline du Nord", a ajouté le vigneron alsacien au micro d'Europe 1. Ce prévoyait même de développer encore son marché américain, alors il redoute que Donald Trump mette sa menace à exécution.
"Notre vin va se retrouver très cher aux États-Unis. Ils vont s'orienter sur du vin chilien ou du vin argentin. Ça va être chaud pour nous. Je ne vous cache pas que j'ai déjà réorienté mes recherches à l'export sur l'Asie. À tel point que j'ai déjà eu un bon contact avec la Thaïlande. Mais on espère que ça ne va pas durer dans le temps", a conclu Etienne Dreyer.
Il est lassé de voir que les vignerons français sont trop souvent une variable d'ajustement dans les conflits internationaux. Il espère que la Commission européenne annulera ses taxes sur le bourbon américain, afin de calmer le jeu.