Des salariés de Lapeyre réclament 19 millions d'euros de participation aux bénéfices, décision mardi

Le tribunal de grande instance de Nanterre va rendre sa décision mardi sur la réclamation des salariés de l'enseigne Lapeyre
Le tribunal de grande instance de Nanterre va rendre sa décision mardi sur la réclamation des salariés de l'enseigne Lapeyre © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
1.800 salariés et deux syndicats réclament 19 millions d'euros de participation aux bénéfices dont ils estiment avoir été lésés pendant six ans à cause d'un système de rémunération bénéficiant à des sociétés holding.

La justice rend mardi sa décision dans une affaire où près de 1.800 salariés du spécialiste de l'aménagement Lapeyre (Saint-Gobain) réclament à leur employeur au total 19 millions d'euros de participation aux bénéfices dont ils estiment avoir été lésés pendant six ans.

Des bénéfices uniquement pour des sociétés holding. C'est en 2012 que 1.776 salariés, ainsi que les syndicats FO et la CGT, avaient assigné devant le tribunal de grande instance de Nanterre le groupe Lapeyre, quatorze de ses filiales, ainsi que leur propriétaire Saint-Gobain. Ils s'estimaient lésés quant à leur participation aux bénéfices pour la période 2002-2008 : selon eux, la quasi-intégralité de ces sommes est allée à des sociétés holding, Lapeyre SA et K par K SAS. Entités qui sont "des coquilles vides dépourvues de tout salarié", a affirmé l'un des avocats des salariés, Me Jonathan Cadot, lors de l'audience le 6 juin.

Un système défavorable aux salariés. Les quatorze sociétés qui les emploient s'organisent autour de ces deux holdings, qui achètent les produits aux sociétés usines et les revendent aux consommateurs via des magasins, ces derniers étant rémunérés par des commissions. Or, selon les salariés, c'est la holding elle-même qui fixe le prix de cession de la production de ses sociétés usines, à un prix inférieur à celui du marché, ce qui limite considérablement les bénéfices.

De même, les sociétés distributrices ne sont pas propriétaires de leurs stocks et sont exclusivement rémunérées par un système de commissions de la maison mère, "telles qu'il n'y a pas ou peu de bénéfices des magasins", avait avancé Me Cadot, expertises comparatives à l'appui. L'argument avait été contesté à l'audience par Lapeyre, qui s'est défendu d'acheter à ses filiales usines à un prix inférieur à celui du marché et qui a défendu sa liberté d'organiser son groupe.