La ratatouille 100% française tend à disparaître sous l'effet du déficit commercial. 1:47
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Baptiste Morin, édité par Romain Rouillard , modifié à
Symbole de la cuisine tricolore, la ratatouille 100% française se fait de plus en plus rare. L'importation massive des aubergines, courgettes ou autres poivrons symbolise le déficit commercial dans lequel la France est plongée depuis une vingtaine d'années et dont les chiffres du mois de septembre ont été dévoilés ce mardi.

Une valeur sûre de la cuisine française, mise en péril par le déficit commercial qui touche l'Hexagone depuis une vingtaine d'années et dont les chiffres du mois de septembre ont été dévoilés ce mardi. La ratatouille perd doucement mais sûrement son étiquette tricolore en raison de l'importation massive des ingrédients nécessaires à sa confection.

En 2021, la France a exporté pour plus de 430 millions d'euros de tomate mais en a importé pour près de 700 millions, principalement en provenance du Maroc. Le déficit est à peu près similaire pour les oignons mais il est encore plus important pour les poivrons et les courgettes puisque la France en a importé pour une valeur quatre à cinq fois supérieure aux exportations.

L’aubergine, un cas d'école

Mais la palme du déficit revient aux aubergines. Depuis l'Espagne, majoritairement, la France en a importé six fois plus en valeur qu’elle n’en a exporté. Une situation qui s'explique par la logique de la mondialisation. "On pourrait croire que la France serait capable de les produire de la même façon, mais non, ils sont produits là-bas à moindre coût", explique l’économiste Anne-Sophie Alsif.

Au total, la France a exporté ces cinq légumes pour 580 millions d’euros en 2021, mais elle en a importé pour plus d'1,2 milliard d’euros. La France exporte de la qualité et importe de la quantité ce qui se traduit par un déficit commercial pour la ratatouille de 640 millions d’euros.