Jean-Philippe Imparato, directeur-général de Peugeot. 2:09
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Mathilde Durand , modifié à
Jean-Philippe Imparato, directeur général de Peugeot, confie à Europe 1 la stratégie du constructeur automobile pour faire face à l'épidémie mondiale de coronavirus. En Chine, la production est arrêtée jusqu'au 12 mars prochain minimum. Pour le patron, la priorité reste la protection des salariés. 
INTERVIEW

Alors que le coronavirus s'étend dans le monde entier, l'économie subit de plein fouet les conséquences d'une épidémie. Jean-Philippe Imparato, directeur-général de Peugeot, confie à Europe 1 la stratégie du constructeur automobile. Une cellule de crise dédiée a été mise en place, avec des fréquences de réunion toutes les demi-journées, explique le patron. "La Chine est fermée jusqu'au 12 mars, peut-être", constate Jean-Philippe Imparato. "La première des préoccupations qu'on a c'est de protéger les salariés : ceux envoyés en Chine mais également nos employés chinois."

Le sort des salariés rapatriés

La priorité pour la firme d'après le directeur-général de Peugeot : la protection des salariés. Mais aussi le libre choix pour ceux qui ont été rapatriés au début de l'épidémie de Covid-19. "Ils vont devoir se décider, on va leur laisser la liberté de choix, en fonction de la situation. On ne va pas prendre le moindre risque avec les gens et ils leur appartiendra à titre personnel de décide s’ils y retournent", assure Jean-Philippe Imparato. Le groupe PSA avait rapatrié les Français travaillant dans la zone de Wuhan en janvier. 

L'industrie automobile est très touchée par les mesures de confinement en Chine qui ont conduit à l'arrêt de la production. Le secteur est toujours à 50% de sa production habituelle, avant l'apparition du virus. En Chine, 5.000 voitures ont été vendues sur les quinze premiers jours de février contre 60.000 l'année dernière sur la même période. 

Un géant européen de la batterie

"Pour ce qui est des productions européennes, hors Chine plus précisément, aucune usine n’est arrêtée aujourd'hui. Mais cela se décide à la journée", rassure le directeur-général. "Tout le tuyau logistique, toutes les pièces commandées avant l’apparition du coronavirus sont en cours d’acheminement et donc n’impactent pas la production. A chaque fois qu’on peut rapatrier une pièce ou changer son sourcing, on le fait. C’est le travail des équipes à la journée."

Une telle crise sanitaire internationale interroge sur les méthodes de fabrication. Faut-il renationaliser les étapes de la production des automobiles françaises ? "On a besoin de mettre la main de façon verticale sur l’ensemble de la filière", souligne le directeur-général de Peugeot. "En ordre de grandeur, une voiture fait à peu près entre 3.000 et 4.000 pièces, et 300 pièces viennent de Chine." Alors que la marque a décidé l'électrification de tous ses modèles à partir de la Peugeot 208, élue voiture de l'année 2020 devant Tesla et Porche, Peugeot plaide pour un géant européen des batteries.