Coronavirus : face à la défiance des marchés, les bourses essuient une nouvelle débâcle

Face à la propagation du coronavirus qui effraie les marchés, les bourses ont essuyé une nouvelle débâcle, lundi.
Face à la propagation du coronavirus qui effraie les marchés, les bourses ont essuyé une nouvelle débâcle, lundi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Nouvelle séance de débâcle pour les bourses, lundi, rien ne semblant pouvoir stopper la défiance des marchés convaincus qu'une récession est inévitable en raison de la pandémie de coronavirus.

-5,75% pour la Bourse de Paris, lundi. La Bourse de Francfort, quant à elle, a poursuivi sa chute vertigineuse, le Dax cédant 5,31% à la clôture après avoir glissé jusqu’à 10% en séance, dans un marché paniqué par l’impact de la pandémie de coronavirus sur l'économie mondiale.

"Le marché a complètement ajusté ses attentes, considérant que dans tous les cas, nous ne sommes pas en mesure de gérer la crise du point de vue épidémique", a souligné Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque, auprès de l'AFP. "Même si les réponses politiques ou monétaires sont certainement adaptées, le problème est que personne n'a de visibilité sur la crise sanitaire, sa durée et surtout sur la durée de la récession", a-t-il complété.

"Situation comparable à celle d'une guerre"

Les banques centrales et les gouvernements emploient pourtant les grands moyens pour tenter d'endiguer les conséquences économiques de l'épidémie de nouveau coronavirus qui sévit désormais en Europe, devenue épicentre de la maladie, et qui contamine peu à peu les États-Unis. Selon l'OMS en effet, il y a désormais "plus de cas et de décès dans le reste du monde qu'en Chine".

Mais loin de rassurer les marchés, l'arsenal de mesures budgétaires et monétaires annoncées ces derniers jours a suscité une réaction plutôt négative de leur part. La Réserve fédérale américaine a abaissé brutalement dimanche son taux à 0%-0,25% et annoncé une injection de liquidité de 700 milliards de dollars.

Les 27 ministres des Finances de l'Union européenne, réunis par vidéoconférence lundi, tentaient également de riposter aux conséquences dévastatrices de la crise du coronavirus, qui a mis l'économie européenne dans une "situation comparable à celle d'une guerre", selon le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno. Une réunion extraordinaire des 27 dirigeants de l'UE est en outre prévue mardi.

Côté indicateurs, en Chine, la production industrielle s'est contractée pour la première fois en près de 30 ans tandis que les ventes de détail se sont effondrées. L'activité manufacturière dans la région de New York est en outre tombée en mars au plus bas depuis la crise financière de 2009, selon l'indice mensuel Empire State publié lundi.

Automobile, banque et assurances

Société Générale (-15,33%), BNP Paribas (-13,52%), Crédit Agricole (-11,43%), Axa (-12,30%)... Les valeurs bancaires et les assureurs ont payé le prix fort. Mais c'est aussi le cas de l'automobile : PSA et Renault ayant annoncé la fermeture de tout ou partie de leurs usines chutent respectivement de 7,19% et 12,87%.

L'aérien a également particulièrement souffert, à l'instar d'Airbus (-7,17%) et Air France-KLM (-10,11%), qui a annoncé une réduction drastique de son offre et un dispositif de chômage partiel pour l'ensemble de ses salariés pour une période de six mois maximum.