Maxime Durand a eu l'idée de créer "BioDemain" suite à la conversion de son grand-oncle (photo d'illustration). 2:21
  • Copié
Margaux Lannuzel , modifié à
Alors que la conversion d'une exploitation conventionnelle vers une agriculture biologique prend en moyenne deux à trois ans, les producteurs qui sautent le pas ne sont rémunérés au tarif du "bio" qu'une fois le label obtenu. Pour les aider pendant ce laps de temps, Maxime Durand a co-fondé BioDemain. 
INTERVIEW

"Mon grand-oncle a pris la décision de convertir son exploitation agricole en bio, et deux ou trois années compliquées ont suivi", se souvient Maxime Durand. Une durée "habituelle" pour tous les agriculteurs qui sautent le pas de la conversion biologique et doivent se plier aux strictes réglementations du bio, sans avoir encore le label qui va avec… ni les prix. Alors, pour accompagner et encourager les producteurs qui suivent le même chemin, l'entrepreneur a eu une idée. 

Une marque pour les produits issus d'exploitations en conversion 

"On accompagne l'agriculteur dès qu'il a sa première culture" avec des pratiques de culture biologiques, explique Maxime Durand au micro de La France bouge. En 2020, il a cofondé BioDemain, une startup rassemblant à l'époque 30 producteurs - elle en compte désormais plus d'une centaine. L'idée est simple : rassembler sous la même marque les produits issus d'exploitations en conversion, pour attirer l'œil du consommateur… et permettre une meilleure rémunération de l'agriculteur pendant ces fameuses deux à trois années. 

Concrètement, BioDemain parvient à payer les producteurs 80% de plus que les prix "conventionnels". "On n'a pas mal de céréaliers qui nous font la demande, des arboriculteurs aussi. Globalement, cela concerne toutes les filières", s'enthousiasme l'entrepreneur. 

"Sur le bio français, on est plutôt en recherche de marchandise"

"On est sur une demande du consommateur qui veut du bio, mais du bio local, et qui en veut de plus en plus", abonde Benoît Soury, directeur du marché bio chez Carrefour, et pour qui l'initiative vient soutenir une tendance de fond. "Sur le bio produit en France, on est plutôt en recherche de marchandise. Il faut que les choses bougent, par des agriculteurs, des distributeurs et des acteurs qui accompagnent."

De son côté, Carrefour a ainsi développé "un accompagnement d'éleveurs, d'agriculteurs et de transformateurs bio en France", subventionnant par exemple la conversion de 66 producteurs de lait, selon son responsable. Une dynamique qui ne semble pas prête de ralentir, à en juger par les chiffres avancés par le groupe : "20% des clients qui consomment du bio sont de nouveaux consommateurs, qui en achètent depuis moins d'un an."