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Maximilien Carlier (correspondant dans le Nord) / Crédits photo : HATIM KAGHAT / BELGA MAG / BELGA VIA AFP , modifié à
En un an, le prix de la pomme de terre a explosé avec une augmentation de 30%. En plus de cette hausse, les prix de l'huile, de la graisse de bœuf et des matières premières pour faire des frites ont fait un bond. Conséquences dans le Nord-Pas-de-Calais, les friteries augmentent leurs tarifs, comme dans les baraques à frites Sensas, réputées dans le Nord.

4 euros au lieu de 3,50 euros la barquette de frites, soit une hausse de près de 15%. Les clients observent les nouveaux tarifs affichés et les avis sont partagés. "Aucun problème pour le prix, cela reste raisonnable. Mais c'est toujours un budget supplémentaire. C'est sûr que ce n'est pas très agréable, mais de toute façon, on fait avec, tout a augmenté de tout façon…" déplore un client.

"On va devoir faire des frites avec des œufs de pigeons"

Principales raisons de cette hausse dans les baraques à frites : le coût des matières premières. "Le carburant a augmenté, tous les produits ont pris 20% d'augmentation. Les emballages également, le gras de bœuf aussi. On le payait 13 euros, on l'achète désormais 22 euros le bloc de 10 kilos. Quand on a payé le personnel et les charges, il ne reste rien", explique Jean-Paul Dambrine, gérant des friteries Sensas.

L'entrepreneur souligne donc qu'il n'a pas le choix de faire attention à la moindre dépense. "On est même obligé de jouer sur les quantités. On ne met plus des excédents de frites pour trois personnes. Avant, il y avait des gens qui mangeaient à trois dessus. Maintenant, ils ont une barquette servie raisonnablement", détaille-t-il. Mais la principale crainte de ce gérant concerne les pommes de terre. Elles deviennent plus coûteuses et surtout plus petites. 

"Elles vont flamber avec le climat. On va faire des frites avec des œufs de pigeons au lieu de faire des frites avec des œufs d'Autruches.  Et si vous voulez des grosses patates, il va falloir les payer", conclut-il. Acheter sa barquette de frites deviendra un luxe, selon ce gérant, alors qu'il faut que cela "reste populaire".