"C'est irréaliste" : à Choisy-le-Roi, 1.000 manifestants contre la fermeture de l'usine Renault

Renault, Choisy-le-Roi, Manifestation
Les salariés de Renault se sont mobilisés, samedi 6 juin, contre la fermeture de l'usine de Choisy-le-Roi. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Théo Maneval édité par Guilhem Dedoyard
Après l'annonce d'un plan d'économie par Renault la semaine dernière, les salariés de Renault à Choisy-le-Roi manifestaient samedi contre la fermeture de leur usine prévue pour 2022. Soutenus par des élus, anonymes et salariés d'autre constructeurs, ils étaient un millier dans les rues. 
REPORTAGE

"Non à la casse du moteur d'emploi, "on ne déménagera pas", les slogans ont retenti samedi à Choisy-le-Roi contre la fermeture de l'usine Renault. La structure du Val-de-Marne est victime du plan d'économie présenté la semaine dernière par le groupe Renault et doit fermer ses portes en 2022. Sur le site, spécialisé dans le reconditionnement de moteurs et boîtes de vitesses, qui emploie 260 salariés, ils étaient environ un millier à marcher samedi après-midi, d'après les syndicats.

"70 kilomètres le matin, 70 kilomètres le soir. C'est irréaliste"

Le projet de la direction est de transférer l’activité vers l’usine de Flins, dans les Yvelines. Mais c'est inconcevable pour les salariés comme Kamel, employé à Choisy depuis 1988 car "Flins, il faudrait 2 heures en voiture, 70 kilomètres le matin, 70 kilomètres le soir", souffle-t-il. "C'est irréaliste". D'autant que nombreux sont les salariés à avoir leurs vies établies à Choisy. "C’est un site familial, mon fils y travaille, le grand-père de mon fils a travaillé là, on a acheté, on a nos femmes qui travaillent dans les environs, c'est même pas possible."  

Plus largement, ce sont des habitants de tout le Val-de Marne qui ont fait le déplacement. "Moi j'ai deux enfants, on a des emplois, mais on craint pour l'avenir", explique Julien. Car en plus de Renault,  Sanofi ou Castorama menacent aussi de supprimer des postes aux alentours. Pour l'habitant, "c'est un département industriel mais comme partout, il subit des choix financiers qui le désindustrialise".

"Les patrons ont décidé de nous faire payer leur crise"

La direction de Renault explique, de son côté, que la production automobile s’effondre, et qu’il faut s’ajuster. Cela est source d'incompréhension pour les salariés comme Kamel, "c’est un site qui gagne de l’argent, tous les mois on nous dit qu'on fait de l'argent donc c’est pas normal qu’on ferme". Cette incompréhension est partagée par de nombreux élus, présents dans le cortège, dont des députés et le maire de Choisy qui martèle : "non à la fermeture de l'usine Renault".

Des salariés d’autres constructeurs sont également venus en soutien, comme Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du groupe concurrent PSA. "Les patrons aujourd’hui ont décidé de nous faire payer leur crise, il y a pas d'autre solution que de se battre, se battre pour sauver sa peau", juge-t-il. Et cette journée n’est pas une fin mais un début promettent les syndicats, une nouvelle journée de manifestation est prévue le 16 juin prochain.