Bourse de Tokyo : le Nikkei perd 4,73% dans le sillage de Wall Street

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avec AFP , modifié à
Après le recul de 4,61% du Dow Jones, la bourse de Tokyo a elle aussi dévissé mardi après la clôture pour atteindre son plus important recul depuis l'élection de Donald Trump.

La Bourse de Tokyo a dévissé de plus de 4% mardi à la clôture après être tombée de plus de 7% en séance, gagnée par la panique après la chute vertigineuse de l'indice vedette Dow Jones à Wall Street.

Le plus important recul depuis l'élection de Trump. À l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 4,73% (-1.071,84 points) à 21.610,24 points, soit son plus important recul depuis l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche début novembre 2016. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu lui 4,40% à 1.743,41 points. Ailleurs dans la région, Sydney abandonnait 3%, Hong Kong près de 5%, tandis qu'en Chine continentale, l'indice composite de Shanghai perdait plus de 2%.

La crainte d'une inflation. L'année 2018 avait pourtant bien commencé, les indices enchaînant les records à New York, mais vendredi la publication aux États-Unis du rapport mensuel sur l'emploi a subitement changé la donne. Bonne nouvelle pour l'économie américaine, l'annonce d'une augmentation significative des salaires en janvier a eu un effet dévastateur sur les marchés en ravivant les craintes d'inflation, et donc d'un resserrement monétaire américain à un rythme plus rapide que prévu. 

"Les investisseurs sont convaincus que l'inflation revient et que les taux d'intérêt vont grimper plus haut que ce qui avait été anticipé", a résumé Stephen Innes, responsable des transactions Asie-Pacifique chez Oanda. Dans la foulée, les taux de rendement des bons du Trésor se sont enflammés et Wall Street a trébuché. Lundi, les pertes se sont accrues et l'indice vedette Dow Jones a chuté de près de 1.600 points en séance, avant de clôturer en baisse de 4,60%.

Le yen, valeur refuge. Tout comme les donneurs d'ordres se détournent des actions, plus risquées que les obligations, ils se réfugiaient mardi vers le yen, valeur refuge prisée en période d'incertitudes. De même l'once d'or montait-elle à 1.346,21 dollars vers 03h30 (à Paris), contre 1.333,60 dollars lundi soir.

Une "phase de correction" des marchés. Après la fièvre qui s'était emparée des marchés ces dernières semaines, "cette soudaine baisse est un choc", a commenté Toshihiko Matsuno, de SMBC Nikko Securities. Les marchés entrent maintenant "dans une phase de correction", a-t-il ajouté, avec un déclin de plus de 10% pour l'indice Nikkei par rapport au plus haut du 23 janvier, tout comme le Dow Jones avait lâché lundi plus de 10% en séance par rapport à son record du 26 janvier.

Les Bourses européennes, déjà chahutées lundi, risquent de vivre une nouvelle séance difficile quand elles ouvriront dans quelques heures, sans forcément céder à la même panique qu'en Asie où "les places ont tendance à surréagir", note Stephen Innes.