Autoroutes : pourquoi les tarifs augmentent-ils ?

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Grégoire Duhourcau
Les tarifs des péages d'autoroute augmentent tous les ans, conformément aux contrats liant les sociétés autoroutières à l'État. Mais "ce n’est pas parce que l’on a privatisé que les prix se sont envolés", assure le directeur de l'Observatoire des experts de la mobilité sur Europe 1.
LE TOUR DE LA QUESTION

Les usagers de la route ont pu le constater : depuis le 1er février, les péages leur coûtent plus cher. Les tarifs ont augmenté de 1,8% à 1,9% conformément aux contrats liant les sociétés qui exploitent le réseau et l'État. Si le réseau autoroutier a été vendu par l'État en 2005-2006, ces contrats existent depuis 1995. "Ce n’est donc pas parce que l’on a privatisé que les prix se sont envolés", assure Laurent Hecquet, directeur de l'Observatoire des experts de la mobilité (MAP), au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1.

"Chaque année, les tarifs vont augmenter de 70% de l’inflation." Ce spécialiste explique ainsi qu'"il y a une augmentation contractuelle" : "Dans ces contrats, il y a une loi qui prévoit que chaque année, les tarifs vont augmenter de 70% du montant de l’inflation." Une année a néanmoins fait exception à la règle : il s'agit de l'année 2015, au cours de laquelle Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, a obtenu un gel des tarifs de la part des sociétés autoroutières. "Elle a signé un protocole d’accord avec les sociétés autoroutières dans lequel il était acté que ce gel des tarifs en 2015 allait être compensé. Et il sera compensé de 2019 à 2023", détaille Laurent Hecquet.

Le spécialiste précise que les tarifs vont donc continuer à augmenter : "Cette augmentation, elle est là aujourd’hui mais elle le sera aussi l’année prochaine, jusqu’en 2023 et jusqu’à la fin des concessions."

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"La mise en place d'une régie", une possibilité. Laurent Hecquet évoque "des possibilités" pour "revoir le système". Mais il exclut la renationalisation du réseau autoroutier par l'État qui coûterait aujourd'hui "38 ou 40 milliards d'euros", selon lui. "Il est toutefois contractuellement possible" de "revoir les contrats", assure-t-il.

Laurent Hecquet rappelle également "ce qui a été proposé en 2015" mais qui n'a finalement "pas été accepté" : "C'était la mise en place d’une régie. C’est-à-dire que l’Etat reprend la maîtrise de l’encaissement des péages mais va faire appel à des entreprises privées pour la gestion, l’entretien et l’investissement."