Agriculture : pourquoi la France s’oppose à l’accord de libre-échange avec le Mercosur

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Emmanuel Macron doit s'entretenir avec Ursula von der Leyen ce jeudi. © Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
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Baptiste Morin, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
Emmanuel Macron est à Bruxelles ce jeudi, où il doit s'entretenir avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, notamment autour de la question de l’accord de libre-échange du Mercosur. Opposé à ce texte, le chef de l'État n'est tout de même pas sûr d'obtenir gain de cause.

Haro sur le Mercosur pour Emmanuel Macron. Le président français est attendu à Bruxelles ce jeudi, pour échanger avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans un contexte de grogne des agriculteurs. Le chef de l'État s'oppose en effet à cet accord de libre-échange qui lie l’Union européenne, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay.

Si la France se montre défavorable au Mercosur depuis la fin des négociations en 2019, c’est parce que le texte prévoit de faciliter l’importation des produits agricoles de ces pays d'Amérique latine en Union européenne. Il s’agirait notamment de sucre, de volaille ou encore de viande de bœuf. Ces produits coûtent moins cher à produire pour les agriculteurs brésiliens, argentins, paraguayens ou uruguayens, notamment parce que ces derniers ont moins de normes sanitaires ou environnementales à respecter.

La France réclame des clauses contraignantes

Alors pour éviter ce qu’il qualifie de "concurrence déloyale", Paris cherche à amender l’accord de libre-échange avec des clauses contraignantes. Concrètement, il faudrait que les pays du Mercosur se mettent aux normes européennes. Dans le camp des opposants au texte, la France peut compter sur les Pays-Bas ou l’Autriche. Mais en face, il y a l’Allemagne qui, elle, est favorable au texte. Berlin compte bien sur ce traité de libre-échange pour augmenter ses échanges commerciaux avec l’Amérique du Sud. C'est notamment pourquoi Emmanuel Macron n'est pas sûr d'obtenir gain de cause.

Au cœur de l’accord, il y a également la suppression des frais de douane sur les voitures et les machines-outils, deux spécialités de l’industrie allemande. Lors d’une visite au Brésil en décembre dernier, le chancelier allemand Olaf Scholz s’impatientait. Il jugeait que les discussions à Bruxelles avaient assez duré.