ADP : le rôle de l'État n'est pas de gérer "des baux commerciaux", estime Griveaux

Benjamin Griveaux, Bertrand GUAY / AFP 1280
Les fonds retirés de la cession des parts de l'État dans de grandes entreprises publiques "servent à financer le fonds pour l'innovation de rupture", a déclaré Benjamin Griveaux. © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP
"Le rôle de l'État c'est de s'occuper de l'éducation, de la recherche, de la santé, de la justice, de la sécurité", a estimé Benjamin Griveaux pour défendre le projet de privatisation d'Aéroports de Paris.

"Certaines activités doivent être rendues au secteur privé" et le rôle de l'État n'est pas de gérer "des baux commerciaux pour des boutiques de luxe", a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement en défendant le projet de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP).

"Est-ce le rôle de l'État de faire des baux commerciaux pour des boutiques de luxe ?" ADP a rapporté à l'État "173 millions d'euros" de dividendes en 2017, "c'était 100 millions de moins quelques années auparavant, aujourd'hui c'est rentable, mais je pose une question très simple : est-ce le rôle de l'État de faire des baux commerciaux pour des boutiques de luxe dans des duty free ?", a-t-il demandé sur France Inter.

"Ma réponse est non. Le rôle de l'État c'est de s'occuper de l'éducation, de la recherche, de la santé, de la justice, de la sécurité, et donc il faut aussi savoir dire qu'il y a certaines activités qui doivent être rendues au secteur concurrentiel, il ne faut pas avoir honte de le dire." Le rôle de l'État c'est d'"investir dans l'avenir", a-t-il insisté, en rappelant que les fonds retirés de la cession des parts de l'État dans de grandes entreprises publiques "servent à financer le fonds pour l'innovation de rupture".

250 élus socialistes appellent à renoncer à la privatisation. L'Assemblée nationale examine à partir de mercredi en nouvelle lecture le projet de loi Pacte qui prévoit la privatisation d'ADP, ainsi que celle de la Française des jeux. Dimanche, 250 députés, sénateurs et élus locaux socialistes, au premier rang desquels Olivier Faure et Anne Hidalgo, ont appelé "solennellement" la majorité à "renoncer à la privatisation des Aéroports de Paris" ou, à défaut, à "soumettre la question au 'grand débat national'" voulu par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes".