Paris-Roissy : la voie réservée au bus et taxis suspendue

© ERIC PIERMONT / AFP
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VOLTE-FACE - Mise en place à la fin du mois d'avril sur l'A1, cette voie réservée censée aux bus et taxis a été suspendue par le tribunal administratif de Montreuil suite à une plainte des VTC qui voient là une distorsion de concurrence.

La voie réservée suspendue lundi. Ils s'étaient trouvés exclus du dispositif et n'avaient pas apprécié. Les VTC (véhicules de transport avec chauffeur) et leurs fédérations n'avaient pas été autorisés à emprunter la voie réservée aux taxis et transports en commun mise en place sur l'A1 entre l'aéroport de Roissy et Paris  à la fin du mois d'avril dernier. C'est pourquoi les fédérations de VTC avaient déposé un recours devant le tribunal administratif de Montreuil, qui a pris la décision lundi de suspendre cette voie réservée.

Les VTC gagnants ? Selon Le Figaro, la voie devrait prochainement être rouverte et également accueillir les VTC. "En l'état, la voie réservée est supprimée, jusqu'a ce que le préfet la remette en service en y autorisant cette fois les VTC. C'est une question de jours a priori", précise sur le site du quotidien l'avocat des sociétés Le Cab, Super Shuttle, SnapCar, Chauffeur-Privé ainsi que la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR) qui avaient saisi la justice.

Meilleur confort et rendements accrus. L'arrêté pris à la fin du mois d'avril prévoyait la mise en place, sur la voie de gauche et sur 5 kilomètres dans le sens Roissy-Paris de 6h30 à 10 heures en semaine, d'une voie réservée aux taxis et aux bus. L'objectif ? Les extirper des bouchons et autres ralentissements pour améliorer le confort de travail des chauffeurs, mais aussi pour améliorer le rendement de ces transports (qui gagneraient en moyenne huit minutes sur chaque trajet). Mais les VTC ont vu là une distorsion de la concurrence en leur défaveur, ce qui les a poussés à solliciter la justice administrative. 

La bataille n'est pas terminée. Au tribunal de Montreuil, le juge a estimé que "cet avantage concurrentiel conféré aux taxis (par rapport aux VTC) n'était pas justifié par un objectif d'intérêt général ou d'ordre public", selon la Fédération française du transport de personnes sur réservation. L'interprétation de la décision du tribunal administratif est bien évidemment tout autre du côté des taxis. Yann Ricordel, directeur des Taxis Bleus, explique sur le site du Parisien que le juge "ne s'est prononcé qu'en référé (procédure d'urgence) et que cette décision n'augure en rien de la décision finale", attendue dans plusieurs mois. De plus, il s'appuie sur une décision de la Cour de justice de l'Union européenne du 16 janvier donnant en la matière un avantage aux taxis.