Valls aime l'entreprise mais pas les "provocations" du Medef

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MISE AU POINT - Non, le gouvernement ne touchera pas aux 35 heures, aux jours fériés ou encore au Smic, a précisé le Premier ministre.

Manuel Valls aime les entreprises et la patrons, comme il l'a martelé en août lors de l'université du Medef. Mais il attend en retour d'avoir des interlocuteur loyaux. Or ce ne fut pas vraiment le cas. Remise en cause des 35 heures, du nombre de jours fériés, proposition d'instaurer un mini-Smic, etc. : le Medef multiplie les propositions choc dans un document interne, censé être dévoilé la semaine prochaine, mais qui a fuité dès dimanche et autant indigné les syndicats qu'une partie des politiques. Des "propositions" que Manuel Valls a qualifiées de "provocations", mardi lors de son discours de politique générale. Avant de préciser quelles pistes il jugeait non négociables.

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© reuters

Le Medef invité à respecter les règles du jeu. "Personne - et je le dis clairement au patronat - ne doit prendre le risque d'affaiblir, par je ne sais quelle provocation, par je ne sais quelle surenchère, l'indispensable dialogue social qui est la marque de ce quinquennat", a prévenu Manuel Valls. Et le Premier ministre de citer nommément le Medef : "Dans ce domaine comme dans bien d'autres, il faut faire preuve de constance et respecter les règles du jeu. C'est ce que je rappellerai encore une fois au Medef, qui doit pleinement s'engager".

Non, Manuel Valls n'y touchera pas. Puis le Premier ministre a répondu point par point aux propositions choc du patronat. Non, le gouvernement ne touchera pas à la semaine de 35 heures, refuse l'idée d'un mini-Smic ou d'un diminution de son niveau. De même, il n'est pas question de diminuer le salaire des fonctionnaires ou de supprimer le contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Et Manuel Valls n'a même pas évoqué l'idée de supprimer deux jours fériés. "Réformer, ce n'est pas réduire le Smic. Réformer, ce n'est pas supprimer le CDI. Réformer, ce n'est pas diminuer les salaires dans la fonction publique. Réformer, ce n'est pas casser notre modèle social", a-t-il résumé.

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Mais il confirme une réforme du travail dominical. En revanche, le Premier ministre a confirmé que le gouvernement allait bien réformer le travail dominical en s'inspirant du rapport Bailly. Les négociations porteront sur l'ouverture des magasins "le dimanche et en soirée dans les zones touristiques". Autre dossier évoqué de manière elliptique : un assouplissement des seuils créant des obligations sociales aux entreprises.

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