Retraites : hausse de la CSG ou des cotisations ?

Concertation sur les retraites ce lundi à Matignon.
Concertation sur les retraites ce lundi à Matignon. © CAPTURE @Matignon
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Thomas Morel et Alexandre Kara , modifié à
Alors qu'il semblait avoir choisi d'augmenter la CSG pour financer sa réforme, le gouvernement semble moins sûr de son choix.

Le contexte. Comment financer les retraites ? C'est l'une des grandes questions auxquelles le gouvernement doit apporter une réponse dans les prochains jours. A l'horizon 2020, l'exécutif devra en effet trouver chaque année 20 milliards d'euros pour financer le système. Une contrainte financière colossale, qui l'oblige à explorer toutes les pistes. Deux d'entre elles sont actuellement à l'étude : l'augmentation au choix de la CSG ou des cotisations retraites.

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Le choix de la CSG. La Contribution sociale généralisée présente l'avantage d'avoir une assiette très large, puisqu'elle est prélevée à la fois sur les salaires, les revenus de remplacement, (chômage, retraite, etc.) et ceux tirés du capital. Cela permet donc à l'Etat de tirer des revenus importants en échange d'une légère hausse du taux d'imposition. En outre, la CSG fait également contribuer les retraités, puisque les pensions aussi y sont soumises. Seul problème : pour l'opinion publique, augmenter la CSG, c'est augmenter les impôts. Une pilule d'autant plus difficile à avaler que le gouvernement répète depuis des mois qu'il veut arrêter de toucher aux prélèvements.

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olli rehn, commissaire européen

© REUTERS

Un "seuil fatidique" d'impôts ? Comme si ça ne suffisait pas, Bruxelles est, à son tour, montée au créneau. Olli Rehn, commissaire aux affaires économiques et vice-président de la commission européenne, s'est inquiété dans une interview au Journal du Dimanche d'un "seuil fatidique" pour les hausses d'impôts. Selon lui, "Lever de nouvelles taxes aurait pour effet de casser la croissance et de peser sur l'emploi". Il rejoint d'ailleurs en cela le FMI qui, dans un rapport sur l'économie française publié début août, estimait que la pression fiscale avait atteint en France un "niveau excessif".

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Changement de cap. Des avis qui peuvent expliquer pourquoi l'exécutif semble aujourd'hui moins sûr de son choix. Alors que, la semaine dernière encore, l'augmentation de la CSG semblait actée, Jean-Marc Ayrault a annoncé dimanche soir au 20 heures de France 2 que rien n'était tranché. Selon les informations d'Europe 1, tout s'est noué en fin de semaine dernière. En quelques jours, le gouvernement a enchaîné la polémique sur le "ras-le-bol fiscal" et le ratage autour de l'annonce de la taxe carbone. De quoi agacer fortement le président qui, vendredi matin, leur a fait comprendre que la CSG n'était plus l'hypothèse prioritaire.

Les cotisations à l'étude. A la place, le gouvernement étudie désormais la possibilité d'une hausse des cotisations, lesquelles financent l'essentiel du système de retraites. Celles-ci ont côté l'avantage de peser à la fois sur les salariés et sur les entreprises. Ces cotisations posent toutefois un sérieux problème : puisqu'elles sont versées par les entreprises, elles augmentent le coût du travail, que l'exécutif cherche pourtant à réduire afin rendre l'économie française plus compétitive.