Renault : quelles usines dans le viseur ?

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Thomas Morel avec AFP , modifié à
La direction a annoncé qu'elle pourrait fermer des usines. Plusieurs options sont sur la table.

Quelles usines la direction de Renault peut-elle fermer ? La question inquiète tous les salariés depuis que le groupe automobile a expliqué que les fermetures "seraient inéluctables" en l'absence d'un accord pour redresser la compétitivité de l'entreprise. Un véritable "chantage", selon les syndicats, qui ont multiplié mercredi les grèves dans les usines du groupe en signe de protestation. Selon eux, le projet que souhaite faire avaliser Renault est une régression sociale : au menu, en effet, la direction propose un gel des salaires, la hausse du temps de travail, l'augmentation de la mobilité intersites et 8.200 suppressions de postes.

Dans ces conditions, les salariés s'inquiètent de savoir sur qui le couperet pourrait tomber. En France, Renault exploite 17 sites, 13 en propre et 4 gérés par des filiales : les technocentres de Guyancourt et de Villiers-Saint-Frédéric, quatre centres techniques (Lardy dans l'Essonne, Rueil dans les Hauts-de-Seine, Aubevoye dans l'Eure et Dieppe en Seine-Maritime) et 11 usines, dont les plus connues sont celles de Sandouville, en Seine-Maritime, de Flins, dans les Yvelines et de Douai, dans le Nord.

• Flins, "en première ligne". D'après les syndicats, plusieurs pistes peuvent être envisagées. "Flins est en première ligne", détaille ainsi Dominique Chauvin, délégué central CFE-CGC. En vingt ans, les effectifs y ont été déjà divisés par cinq. Le site souffre notamment de la concurrence de l'usine turque de Bursa, qui produit les mêmes modèles, mais en plus grand nombre. En 2009, 179.495 Clio III ont ainsi été produites à Bursa, contre 125.400 à Flins.

"Expatrier" la production de Douai. D'après le délégué syndical, l'usine de Douai fait également partie des pistes envisagées : "pour des gammes normalement prévues en 2014 pour Douai par exemple, la direction pourrait très bien envisager de les expatrier. Le plus dur c'est de concevoir le produit. Après, quand on l'a industrialisé, on peut déplacer les moyens", explique-t-il. Douai a déjà "perdu" la production de la Mégane, désormais fabriquée dans l'usine de Palencia, en Espagne.

La piste Sandouville. Dernière piste possible : celle de Sandouville. Le site a en effet beaucoup souffert de la crise : malgré un plan de réduction des effectifs de 1.000 postes en 2008, la direction avait imposé 70 jours de chômage partiel en 2011 pour faire face à la baisse d'activité. En mai 2012, la CGT a à nouveau alerté sur un possible plan de réduction des effectifs de 1.250 personnes. Mais la piste a pour l'instant été enterrée.