Pourquoi parle-t-on d'une maison à colombage ?

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Ne s’agirait-il que d’un simple bâtiment construit à base de poutres, ou d’une allusion poétique à l’oiseau symbole de la paix, la maison à colombage n’en resterait pas moins la représentation de l’habitation ancienne pour une grande partie des Français. Il faut avouer qu’elle se montre encore présente dans de nombreuses régions dont l’Est de la France mais aussi la Normandie ou le Pays basque. Mais de quoi s’agit-il justement ?

Ne s’agirait-il que d’un simple bâtiment construit à base de poutres, ou d’une allusion poétique à l’oiseau symbole de la paix, la maison à colombage n’en resterait pas moins la représentation de l’habitation ancienne pour une grande partie des Français. Il faut avouer qu’elle se montre encore présente dans de nombreuses régions dont l’Est de la France mais aussi la Normandie ou le Pays basque. Mais de quoi s’agit-il justement ?

 

 

L’étymologie de colombage se montre particulièrement simple puisque, en vieux français, il s’agit d’un dérivé de colombe, une poutre, une solive, placée dans un mur, qui tient son nom du latin columna, la colonne, dont la prononciation populaire a transformé le n en b. Ce qui ne manque pas de sens, les colombes formant colonnes dans un pan de mur à colombages.

 

 

 

A pan de bois.

 

L’exactitude lexicale et, surtout, historique, nous amène à préciser que l’appellation actuelle « maison à colombages » se disait autrefois à pan de bois, une architecture que l’on connaît depuis le Moyen-Age au moins, même si ne subsistent aujourd’hui que des exemplaires datant du XIVe siècle, les constructions antérieures ayant disparu pour diverses raisons. Une technique qu’employaient déjà les Romains, comme l’ont démontré les fouilles à Herculanum notamment. Et qu’ils répandirent en Gaule où ils profitèrent abondamment des forêts locales qui leur apportaient de grandes quantités d’arbres séculaires dans lesquels ils débitaient des solives énormes qui laissaient, au final, fort peu de place au remplissage entre les colombes.

 

 

 

Des variantes géographiques.

 

Comprenez bien qu’une maison à pan de bois n’est pas une cabane en rondins et ne se constitue pas d’un empilage de troncs d’arbres plus ou moins équarris, mais répond à des normes architecturales très précises même si elle a beaucoup évolué au fil du temps et selon les régions. Dont le principe basique est de former charpente murale à l’aide de solives placées verticalement, rigidifiées par des poutres obliques, et dont les interstices sont garnis de plâtre, de torchis, de briques, ce qu’on appelle le hourdis ou hourdage.

 

 

 

Un vrai risque d’incendie.

 

Evidemment, d’une région à l’autre, on trouve toutes sortes de pans de bois aux dessins parfois extrêmement sophistiqués avec des quadrillages, des losanges, en épis ou en treillis. Une structure à colombages qu’on privilégiait pour la construction des maisons bourgeoises mais aussi des édifices publics, voire des châteaux, même si, dans ce cas, on la réservait aux murs de refend (les murs intérieurs).

 

Un pan de bois qu’on recouvrait parfois de plâtre ou de chaux pour une finition plus lisse ou pour le protéger des incendies, un mal récurrent dans les bourgs du Moyen-Age. Ce qui conduira à son interdiction dans de nombreuses localités, jusqu’à le faire totalement disparaître, en dépit de ses multiples avantages dont une meilleure isolation thermique qu’un mur de briques ou de pierres.

 

 

 

 

 

Bois longs…

 

Historiquement, on commença par concevoir des colombages à bois longs, de grosses dimensions (jusqu’à cinquante centimètres de section), qui partaient du sol jusqu’au toit. Avec l’inconvénient d’exiger des solives… longues, qui se montraient par ailleurs difficiles à transporter jusqu’au chantier dans les étroites rues médiévales, et à manipuler sur place. Sans compter que les bois tendaient à pourrir par la base puisqu’ils ne reposaient pas sur une chape isolante mais directement sur la terre battue.

 

 

 

 

… ou bois courts ?

 

On adopta alors la technique des bois courts, moins longs (!) et de section plus réduite, qui autorisaient une architecture davantage diversifiée. Avec, notamment ce qu’on appelle l’encorbellement, ce système d’étage en surplomb du niveau inférieur ; un excellent moyen d’éviter la détérioration des façades, les eaux pluviales ruisselant au loin, mais aussi d’obtenir des pièces plus spacieuses aux étages sans réduire l’espace de circulation dans les rues. Des encorbellements qui disparaîtront peu à peu, après la Renaissance, quand on favorisera la construction des premiers niveaux en pierres.

 

 

 

 

Une architecture moderne.

 

Evidemment, aujourd’hui, les techniques de traitement du bois d’une part, et la qualité des matériaux d’autre part, autorisent toutes les fantaisies architecturales pour les maison à colombages, pardon, à pans de bois. Ce dont ne se privent pas les heureux propriétaires d’anciennes bâtisses bien sûr, mais également les constructeurs de logements neufs, toujours prompts à flatter le goût de l’ancien.

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