Pourquoi la Bourse se porte mieux

© Reuters
  • Copié
Sophie Amsili , modifié à
ANALYSE – De bons indicateurs et des résultats d'entreprise entraînent les marchés vers les sommets.

Des records. Le soleil brille aussi sur les principales places boursières mondiales depuis le début de l'été. Le mois de juillet a ainsi vu certains indices grimper jusqu'à des records historiques, comme à New York où le Dow Jones a atteint 15.567,74 points et le S&P 500.692,39 points. Du jamais-vu.

A Paris, le CAC 40 n'a pas explosé les records mais a franchi le seuil symbolique des 4.000 points pour se rapprocher de ses plus hauts niveaux de l'année. Sur le seul mois de juillet, l'indice phare de la Bourse de Paris a gagné 6,7%, signant ainsi sa meilleure performance mensuelle en près de deux ans. A Londres, à Francfort, ou encore à Tokyo, les graphiques montrent aussi une remontée, certes irrégulière, des principaux indices depuis le début de l'année.

Pourquoi un tel enthousiasme ? Alors que les Français sont 70% à anticiper une dégradation de la situation économique de leurs pays, les marchés financiers, eux, y croient à nouveau. Ces derniers seraient-ils en train de se déconnecter de la réalité économique ? En fait, plusieurs bonnes nouvelles portent l'enthousiasme des investisseurs.

Boursier.com - Bourse : Aubay propose d'acheter Aedian 6,8 Euros par action !

>> Parce que plusieurs indicateurs sont repassés dans le vert. Sur le plan macroéconomique, plusieurs statistiques très observées poussent les marchés à l'optimisme. Aux Etats-Unis tout d'abord, le mois de juillet a commencé sur deux bonnes nouvelles pour l'emploi américain : une baisse surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage et une hausse des créations d'emploi dans le secteur privé. Le mois d'août a également débuté sur un chiffre encourageant : le taux de chômage aux Etats-Unis a baissé plus qu'attendu à 7,4%. L'indice ISM - auquel les marchés sont très attentifs - a également témoigné d'une accélération de l'activité manufacturière américaine.

En Europe aussi, de bons signaux font espérer, sinon le début d'une reprise, du moins une possible fin du tunnel. En juillet, l'indice PMI de l'activité dans le secteur privé a poursuivi sa hausse pour le quatrième mois consécutif dans la zone euro. En France, l'indice a continué de se contracter mais plus lentement et celui qui mesure la production manufacturière est positif pour la première fois depuis 17 mois. Les immatriculations de voitures neuves sont également repassées dans le vert.

29.10.2012 Wall Street vide

© Sipa

>> Parce que les résultats des sociétés sont bons. Les signaux encourageants viennent aussi des résultats d'entreprises communiqués en juillet : aux Etats-Unis, 73% d'entre eux étaient supérieurs aux attentes des analystes selon Le Monde daté de vendredi. En France, la banque Société Générale a également créé la surprise en annonçant avoir plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre. EDF a également présenté des résultats semestriels en hausse et supérieurs aux attentes. L'assureur Axa a, lui, publié un bénéfice net en recul de 3% au premier semestre, mais conforme aux attentes. En Allemagne, l'assureur Allianz a enregistré un bond de presque 27% de son bénéfice net au deuxième trimestre. En Grande-Bretagne, la banque Lloyds, sauvée pendant la crise par l'État, est revenue dans le vert au premier semestre et a revu à la hausse plusieurs de ses objectifs.

>> Parce que les banques centrales soutiennent toujours les marchés. Malgré ces quelques signes encourageants, les banques centrales ne lâchent pas de lest dans leurs mesures pour faciliter leurs prêts aux banques. Aux États-Unis comme en Europe, les taux restent bas et la Fed (la banque centrale américaine) maintient ses rachats d'actifs. De quoi rassurer les marchés. Ces derniers bénéficient ainsi "du beurre et de l'argent du beurre", selon Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC cité par Le Figaro paru vendredi. Reste à savoir si cette fragile embellie va perdurer et renforcer les espoirs d'une sortie de récession.
>> A lire aussi - Croissance : 70% des Français ne voient pas de reprise