Pierre Fabre supprime 551 postes

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avec AFP , modifié à
EMPLOI - Le laboratoire pharmaceutique a annoncé mardi réduire le budget de sa branche recherche et développement.

Le groupe pharmaceutique Pierre Fabre a dévoilé mardi son nouveau plan, baptisé "Trajectoire 2018", et le message est clair : l'entreprise va supprimer 551 postes, soit plus de 8% des 6.500 emplois du groupe tarnais en France. Objectif invoqué par la direction lors du comité central d'entreprise organisé mardi : regagner en compétitivité et trouver un nouvel équilibre entre les différentes branches du troisième groupe pharmaceutique français, derrière Sanofi et Servier.

Priorité aux soins de beauté. Si le groupe Pierre Fabre entame une telle réorganisation, c'est que son modèle a fortement évolué : la branche pharmaceutique va mal alors que la branche dermo-cosmétique ne cesse de se développer. Ce secteur, dixit l'entreprise, connaît "une croissance soutenue et contribue à l'essentiel des résultats du groupe", alors que sa branche pharmaceutique est "aujourd'hui très fragilisée" en raison à la fois d'une "recherche et développement (R&D) insuffisamment productive" et d'une "perte importante d'activité en France" liée aux baisses de prix des médicaments, soit "une baisse de 100 millions d'euros de son chiffre d'affaires" depuis 2009.

"La situation du médicament est moins reluisante", confirme-t-on de source syndicale. Et pour cause : cette branche, qui fut longtemps l'une des plus rentables, est en pleine mutation. La concurrence des génériques augmente, les médicaments stars sont en fin de cycle et n'ont pas été remplacés par de réelles innovations, sans oublier que les systèmes publics d'assurance maladie font pression pour que les prix baissent.

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Des postes supprimés en R&D et chez les commerciaux.  "Trajectoire 2018" prévoit 255 suppressions de postes en France dans la branche R&D et 279 suppressions dans le réseau commercial France d'ici 2016. De source syndicale, on faisait état un peu plus tôt dans la journée de 300 suppressions de postes dans la R&D de la branche médicaments.

La direction a précisé que le nombre de postes de ce secteur passerait effectivement de 948 à 653 d'ici 2016, mais que la baisse d'effectifs serait ramenée à 272 par le jeu "des vacances et des créations de postes". Pierre Fabre assure cependant que ses effectifs de R&D resteront concentrés dans ces établissements de Midi-Pyrénées et en Haute-Savoie, à Saint-Julien-en Genevoix.

La direction a en outre confirmé ce qui n'était jusqu'ici qu'une crainte des salariés : la réduction sensible du réseau commercial qui repose notamment sur les visiteurs médicaux faisant de la promotion auprès des professionnels de santé. Il s'agit d'"adapter la taille des réseaux à la réalité du portefeuille produits", a indiqué la direction. Le nombre de postes chutera de 928 à 547 (-381) mais là aussi la baisse des effectifs sera finalement inférieure (-279). La réduction des effectifs commerciaux devrait être répartie sur l'ensemble du territoire et de source syndicale on prévoit que la réduction de R&D touchera en premier lieu les établissements de Toulouse-Oncopole, de Castres et de Gaillac (Tarn).

Mobilité, reconversion ou licenciement ? La direction assure que son objectif sera de "limiter au maximum les départs contraints", en misant sur la mobilité interne et externe et les reconversions, et de "compenser les emplois supprimés en R&D par des offres de reclassement" dans les activités en croissance, en priorité en Midi-Pyrénées. De source syndicale, on relève que ces indications "ne sont pas une garantie qu'il n'y aura pas de licenciements", d'autant que Bertrand Parmentier, directeur général de l'entreprise, parle simplement dans le communiqué "d'accompagner chaque collaborateur impacté pour lui permettre de rebondir dans un nouveau projet professionnel".

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) devrait être annoncé dès mercredi aux comités d'établissement concernés du groupe, qui est né et s'est développé dans le Tarn où Pierre Fabre a fait toute sa carrière jusqu'à sa mort à l'âge de 87 ans le 20 juillet 2013.