Parisot : pour Gattaz, le Medef "respire"

Pierre Gattaz, candidat déclaré à la succession de Laurence Parisot, est l'invité d'Europe 1.
Pierre Gattaz, candidat déclaré à la succession de Laurence Parisot, est l'invité d'Europe 1. © DR
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avec Jean-Michel Dhuez , modifié à
INTERVIEW E1 - Pierre Gattaz est un des candidats à la succession de Laurence Parisot.

"Ce n'est pas une victoire, c'est plutôt une nouvelle parenthèse qui s'ouvre. On va enfin pouvoir parler des choses de la France." Pierre Gattaz, PDG du groupe Radiall et candidat à la succession de Laurence Parisot, a réagi jeudi soir sur Europe 1 au rejet du changement de statuts du Medef par le conseil exécutif. Un rejet qui, de fait, empêche Laurence Parisot de briguer un troisième mandat. "On rentre dans une phase de débat avec les patrons, dans un moment de respiration, et c'est ça qui est bien pour les entrepreneurs et le pays", s'est-il réjoui. Que propose-t-il pour défendre sa candidature ? On vous résume ses positions.

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Sur la réforme des statuts. Le fils de l'ancien président du Medef, Yvon Gattaz, a indirectement taclé la décision de l'actuelle patronne des patrons de mettre sur la table la question du changement des statuts à la fin de son propre mandat, sans toutefois la citer. "Retraitons du problème des statuts avec le nouveau président. Il faut débattre de cela en début de mandat, pas en fin de mandat, de manière à ce qu'il n'y ait pas trop d'excitation ou d'émotion", a-t-il estimé. La réforme proposée par Laurence Parisot prévoyait, entre autres, de porter à trois le nombre de mandats autorisé à la tête du Medef. Elle prévoyait, également, de repousser la limite d'âge des dirigeants de l'organisation.

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Sur les syndicats. Contrairement à ce qu'affirme Laurence Parisot, Pierre Gattaz n'estime pas avoir "une vision conflictuelle" avec les syndicats. "Je côtoie les organisations syndicales toutes les semaines. J'en ai à Radiall. Je suis pour le dialogue social et syndical. C'est avec des hommes et des femmes qu'on travaille. C'est avec des hommes et des femmes que j'ai développé Radiall, qu'on exporte, qu'on fait des projets. Il n'y a aucun problème", a-t-il assuré.

Sur le gouvernement. Celui qui est également président du Groupement des fédérations industrielles (GFI) appelle le gouvernement à un "choc de confiance", à "moins d'idéologie et plus de pragmatisme". "Il faut un choc de compétitivité, baisser les charges et le coût du travail. Chez Radiall, la masse salariale représente 40% du chiffre d'affaires", avance-t-il. Et de poursuivre : "nous pensons qu'il y a 50 milliards de trop de charges qu'il faudrait transférer sur une autre fiscalité. Il faut savoir ce que l'on veut : de l'emploi,ou pas d'emplois". Quant aux 35 heures, si Pierre Gattaz reconnaît "que cela a bien fonctionné" dans certains grands groupes, il invite à "renégocier" le temps de travail avec les syndicats dans les PME.

Est-il pour autant le favori ? Pierre Gattaz, s'il n'est pas ultra favori dans la course à la succession de Laurence Parisot, a vu se multiplier les soutiens récemment. Denis Kessler, ancien vice-président du Medef et président de l'assureur Score, a ainsi publiquement défendu sa candidature. Il est toutefois tributaire du soutien des patrons de l'industrie. Et pourrait se voir disputer ces soutiens par la candidature probable de Frédéric Saint-Geours, président de la géante Union des métiers de l'industrie et de la métallurgie (UIMM).