Parachutes dorés : les grands éclats

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Marion Sauveur , modifié à
Alors que les écarts salariaux se creusent, retour sur les scandales de ces dernières années.

Les inégalités continuent de se creuser entre les Français les plus aisés et le reste de la population. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’Insee entre 2004 et 2007, qui confirme que la moyenne des très hauts revenus a augmenté "plus rapidement que celle de l'ensemble de la population" contribuant ainsi à creuser les inégalités "par le haut", note l'étude.

Dans ce contexte, de nombreux scandales ont éclaté depuis plusieurs années sur les primes de départ des hauts dirigeants français. Europe1.fr vous propose de revenir sur les principales affaires.

Henri Proglio. L’affaire a éclaté en fin d’année dernière. Lors de sa nomination à la présidence d'EDF par le président de la République, il a choisi de conserver sa place de président du conseil d’administration de Veolia et de toucher, par conséquent, un double salaire. Une décision qui a entraîné une levée de boucliers dans l’opposition. Suite à ce tollé, Henri Proglio a finalement renoncé à sa rémunération annuelle de 450.000 euros chez Veolia. Récemment, il a annoncé qu'il abandonnera la présidence du conseil d'administration de Veolia Environnement avant la fin de l'année 2010.

Thierry Morin. En mars 2009, il démissionne de son poste de PDG de Valeo avec une prime de départ à hauteur de 3,2 millions d’euros. Un parachute doré qui a suscité une véritable polémique, alors que l’entreprise était en grande difficulté. D’autant que l’Etat venait d’attribuer une aide de 19 millions d’euros à Valeo et que 10% des effectifs avaient été réduits.

Axel Miller. C’est en pleine crise financière que le président du directoire de Dexia a pris la décision de démissionner de son poste. Et ce, après que la France et la Belgique aient injecté des fonds pour sauver la banque. Sous la pression due au contexte, il a renoncé à ses indemnités de départ, s’élevant à 3,7 millions d’euros.

Antoine Zacharias. L’ancien PDG de Vinci a créé le scandale lorsque les sommes liées à son départ de l’entreprise ont été révélées. L’homme d’affaires avait touché en 2006 une indemnité de départ de 12,8 millions et une retraite complémentaire annuelle de 2,1 millions d’euros. Un montant auquel s’ajoutent 170 millions d’euros de stock-options. Antoine Zacharias a été poursuivi pour abus de biens sociaux. Mais la justice l’a récemment relaxé. Il a dû s’expliquer des conditions financières très avantageuses dans lesquelles il avait quitté ses fonctions.

Noël Forgeard. L’ancien co-président d’EADS a été contraint à la démission en 2006, après l’annonce de gros retards sur le programme A380. Il a ainsi touché 8,4 millions d’euros. Il est depuis accusé de délits d’initié pour avoir fait une plus-value sur ses stock-options de 2,5 millions d'euros. La révélation au grand public de sa prime de départ a fait scandale, alors que la prime annuelle des salariés d'Airbus avait été fixée à 2,88 € en moyenne.

Jean-Marie Messier. Contraint à la démission en 2002, le PDG de Vivendi Universal a réclamé 20 millions d’euros d’indemnités pour son départ du groupe. Une prime à laquelle il a dû renoncer, après avoir été soupçonné "d'abus de biens sociaux et de manipulation de cours" pour obtenir ce parachute doré.