PSA chiffre ses pertes : 5 milliards

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Le groupe a essuyé en 2012 la plus lourde perte de son histoire, chiffre contesté par la CGT.

L’INFO. Peugeot Citroën traverse une mauvaise passe, une crise qui se traduit désormais par un chiffre astronomique : 5,01 milliards d'euros de pertes en 2012.  La faute à un marché européen de l’automobile atone, à la surcapacité de ses usines mais aussi à des dépréciations d’actifs. Ce dernier facteur irrite particulièrement le syndicat CGT, qui accuse PSA de recourir à un "jeu d'écriture comptable" pour "noircir le tableau" et donc obtenir de nouvelles concessions de ses employés.
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C’est quoi ce chiffre ? Ces 5,01 milliards d’euros de pertes, la plus lourde perte de son histoire, englobent plusieurs phénomènes. Dans le détail, "la division automobile affiche une perte de 1,5 milliard" en raison de sa trop grande dépendance au marché européen, en berne. PSA y ajoute une dépréciation d’actifs à hauteur de 4,7 milliards : en clair, la valeur estimée de ses biens (usines, stocks, capitaux dans d’autres sociétés, etc.) a été revue à la baisse.
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La CGT accuse PSA de jouer avec les chiffres. "Quand on analyse la situation, on note qu'il y a 4,7 milliards d'euros de dépréciations d'actifs, qui sont purement un jeu d'écriture comptable. Ce n'est pas de l'argent qui est sorti du groupe", accuse Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. "C'est un jeu avec le gouvernement pour obtenir des aides financières supplémentaires et pour choquer l'opinion publique, choquer les salariés du groupe, faire avaler la pilule et préparer le terrain sur de futurs accords de compétitivité dès que la fermeture d'Aulnay sera bouclée", a-t-il ajouté.
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• Comment PSA veut rebondir. Pour se relever, le constructeur automobile compte agir sur plusieurs curseurs. Pour réduire ses coûts, le groupe a initié une sévère coupe dans ses effectifs en France, 11.000 suppressions de postes entre 2011 et 2014, et négocie actuellement un accord de compétitivité. PSA a également conclu une alliance stratégique avec l’américain General Motors pour développer des modèles en commun et donc réduire les coûts de recherche et développement. Pour accroitre ses ventes, l’entreprise mise sur son implantation dans des marchés en plein développement, Chine, Russie et Brésil, mais aussi sur une clarification de son offre. Ainsi, Peugeot doit "monter en gamme" et Citroën va mieux différencier ses deux lignes : la DS sur le créneau premium et la C sur le créneau des voitures bon marché.