Oléoduc : fin des opérations de pompage en surface

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Pour Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, l'incident "interroge sur le vieillissement de nos installations".

Les opérations de pompage en surface de la nappe de pétrole, qui s'est répandue vendredi dans la réserve naturelle de Coussouls de Crau, dans les Bouches-du-Rhône, ont pris fin samedi. Elles visaient à récupérer les 4000m3 de pétrole brut qui se sont échappés lors de la fuite de l'oléoduc qui traverse la réserve naturelle.

Un sondage sera réalisé dimanche matin pour évaluer la hauteur de terre touchée, préalable à l'excavation des deux hectares de terrain pollué. L'alimentation en eau potable des communes riveraines n'est pas menacée, mais une analyse qualitative des eaux de la nappe phréatique doit être effectuée.

"C'est un vrai désastre écologique", avait reconnu vendredi Chantal Jouanno. "L'incident interroge sur le vieillissement de nos installations", a encore déclaré, samedi sur Europe 1, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, qui a précisé que les 50.000 kilomètres de pipe-line en France avaient "entre 32 et 44 ans de moyenne d'âge", et qu'il y avait "nécessité de modernisation". La présence d'un oléoduc dans une réserve naturelle tient au fait qu'il a été construit "à une époque où les préoccupations écologiques étaient moindres".

"On est sur une réserve naturelle, un site qui abrite des espèces rares", avait indiqué Chantal Jouanno vendredi. Mais elle avait assuré que cette pollution n’aurait pas d’impact sur la nappe phréatique, à plus de 10 mètres de profondeur dans cette région. Un discours qui n' pas franchement rassuré les associations locales, pour qui le pompage effectué en surface est insuffisant.

"Il faut nettoyer la terre, il faut dépolluer entièrement et ça prendra plusieurs jours", a assuré sur Europe 1 Daniel Moutet, le président de l’association de défense et de protection du littoral de Fos. "On ne laissera pas ce crime écologique impuni", a déclaré Benjamin Kabouche, directeur de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui a ajouté que l'association allait porter plainte une fois l'étendue des dégâts examinée.

Regardez ces images filmées par un garde de la réserve naturelle et diffusées par Le Monde.fr :

La préfecture a souligné vendredi que "l'origine de cette rupture n'est pas encore déterminée". Une enquête judiciaire a été ouverte. La Société du Pipeline Sud-Européen, qui gère cet oléoduc entre Fos-sur-Mer et l’Allemagne assure l'approvisionnement des raffineries et d'une plate-forme pétrochimique réparties sur la France, la Suisse et l'Allemagne.