Les économies d’électricité bientôt taxées ?

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Voltalis, une société qui permet à ses clients de consommer moins d’énergie, va devoir en contrepartie rémunérer les fournisseurs d’électricité.

Le petit boîtier au centre de la polémique s’appelle "BluePod". Développé par la société Voltalis, il permet à ses utilisateurs de moduler leur consommation électrique, notamment en cas de pic, en mettant à l’arrêt momentané certains appareils énergivores. Une démarche que soutient la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cet organisme exige cependant qu’elle soit accompagnée de contreparties financières pour les fournisseurs d’électricité. Principal argument : ces derniers doivent être payés pour l'énergie qu'ils produisent, même si elle n'est pas consommée.

La requête initiale devant la CRE avait été formulée par EDF qui n’a pas souhaité commenter la décision. Mais l’opérateur historique a été rejoint dans sa démarche par les autres fournisseurs d’électricité (Direct Energie, GDF Suez ou encore Poweo).

"EDF défend son chiffre d’affaires", assure Pierre Bivas, le PDG de Voltalis, sur Europe 1 au micro de Fabien Cazeaux :

 

Les écologistes crient, de leur côté, au scandale. "Cette décision constitue une prime au gaspillage énergétique et se révèle incohérente avec les engagements du Grenelle de l'environnement visant à diminuer la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre", ont jugé les Verts. "A ce compte, il va bientôt être obligatoire en France de consommer beaucoup d'électricité, sous peine de taxes ou d'amendes, et pourquoi pas d'emprisonnement", a renchéri le réseau Sortir du nucléaire.

Le ministère de l'Energie et de l'Ecologie a rappelé lundi qu’il avait mis en place début juin un groupe de travail sur la question des économies d’électricité. "L'objectif du Grenelle de l'Environnement, c'est de réduire la consommation d'énergie. Il faut trouver une solution pour atteindre cet objectif dans le respect des intérêts de chacune des parties prenantes", a rappelé un porte-parole de Jean-Louis Borloo.