Le .nutella va débarquer sur Internet

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avec AFP , modifié à
L'Icann dévoile mercredi les quelque 2.000 nouveaux noms de domaine qui rejoindront les .fr ou .com.

Le web va tourner une petite page de son histoire mercredi. L'Icann, l'agence indépendante chargée de réglementer les noms de domaine, doit révéler à Londres le nom des quelques 2.000 entreprises qui ont réclamé leur propre suffixe, en plus des 22 suffixes traditionnels parmi lesquels .fr, .com ou .net.

D'ici quelques mois au minimum – le temps que l'agence traite tous les dossiers – on pourra donc surfer sur .paris, .vélo, .nutella ou .apple… ou même .zidane ! Car outre les entreprises, les associations, organisations et célébrités pouvaient déposer jusqu'au 30 mai auprès de l'Icann une requête pour un nouveau nom de domaine.

20.000 euros de frais annuels

L'affaire n'est cependant pas accessible à toutes les bourses. Il en coûte 147.000 euros pour demander un nouveau suffixe, puis 20.000 euros de frais annuels. L'Icann a ainsi déjà encaissé plus de 281 millions d'euros en frais de dossier.

Cet élargissement, controversé, est rendu nécessaire par l'explosion du nombre d'internautes, à deux milliards de personnes dans le monde dont la moitié en Asie, a fait valoir l'Icann.

Bientôt un .sex ?

La société d'hébergement Directi, qui a demandé l'enregistrement de 31 suffixes de noms de domaines, comme .web et .music, a dépensé une trentaine de millions de dollars. La société ICM Registry, qui gère déjà le nom de domaine générique .xxx, a réclamé cette fois-ci les suffixes .sex, .porn et .adult.

La société de sécurité internet Artemis, dont le siège est à San Francisco, a réclamé le suffixe .secure, qui imposera aux sites s'en servant d'utiliser des outils antipiratages, antivirus et antifraude.

Les sociétés qui obtiendront les droits sur certains suffixes pourront ensuite percevoir des commissions annuelles des sociétés gérant des noms de domaine se terminant de cette façon. Ces commissions s'élèvent parfois à 10 dollars seulement, mais peuvent aussi rapporter bien plus pour des adresses prestigieuses. 

Un processus critiqué 

Après la publication des noms de domaine génériques proposés s'ouvrira une période d'enquête publique où l'Icann pourra examiner des objections, par exemple contre des noms de domaine pouvant prêter à confusion avec d'autres. Si plusieurs entités réclament le même suffixe, des enchères s'ouvriront. 

Le processus de l'Icann a été critiqué, notamment parce qu'il a obligé des entreprises ou associations à dépenser cher pour s'assurer le contrôle de noms de domaine génériques dans le seul but d'éviter qu'ils soient détournés - ce qu'ont déjà fait de nombreuses universités, par exemple.