Laurence Parisot réélue sans surprise

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
L'actuelle présidente du Medef repart pour un second mandat faute de concurrence.

Laurence Parisot a été réélue jeudi à la tête du Mouvement des entreprises de France pour un second et dernier mandat de trois ans. Ce scrutin n'était plus qu'une formalité pour la patronne des patrons, adoubée fin mai à l'unanimité par le conseil exécutif du mouvement patronal.

Première femme à avoir pris la tête du patronat français, Laurence Parisot avait suscité en début d'année de nombreuses critiques. Ses détracteurs attaquaient sa défense de sujets sociétaux, jugés trop éloignés des préoccupations des entreprises pendant la crise. Ils dénonçaient aussi son côté "hégémonique" voire "paranoïaque". Des critiques à l'origine en partie de la démission de deux directeurs généraux et du départ du Medef fin décembre de la fédération des industries alimentaires (Ania).

Le retrait des challengers

Faute de challengers et au nom de l'unité patronale, les feux se sont peu à peu éteints. La PDG de l'Ifop était seule en course pour sa succession depuis le retrait de la compétition, en avril, de son adversaire le plus sérieux, Geoffroy Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile France et président de l'Unedic. Il avait invoqué la nécessité d'une unité patronale. Sophie de Menton, présidente du mouvement Ethic, avait été obligée de jeter l'éponge, faute d'avoir renouvelé dans les temps son adhésion au Medef de Paris. Thibault Lanxade, PDG de la start-up Aqoba, qui faisait figure de trublion, a fini lui aussi par se rallier à Laurence Parisot.

Ses cinq premières années

Laurence Parisot, 50 ans, avait succédé il y a cinq ans à Ernest-Antoine Seillière à la tête de l’organisation qui compte 780.000 entreprises adhérentes dont 90% de PME. Elle s'était donné pour mission de faire aimer l'entreprise aux Français, plaidant pour un Medef plus ouvert au monde associatif ou universitaire. Elle s’est fait remarquer fin 2007 quand a éclaté l'affaire des retraits suspects des caisses de l’UIMM.

Laurence Parisot n'a jamais dérogé au credo libéral du mouvement. Elle a ainsi joué un rôle prépondérant dans la réforme de la taxe professionnelle et contribué au report sine die de la "taxe carbone" qui devait s'appliquer aux entreprises à partir du 1er juillet 2010.

Après le vote de jeudi, elle a brocardé une nouvelle fois les 35 heures, défendu "l'indispensable réforme des retraites", soutenu la "nécessaire réduction des dépenses publiques", appelé à toujours moins de charges et de contraintes sur les entreprises et érigé en modèle les "toutes petites entreprises".