La Baie Vitrée.

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Une baie désigne simplement une ouverture dans un mur et en aucun cas une fenêtre puisque cette dernière se veut un dispositif ouvrant et fermant pour, justement, combler notre ouverture murale. Epargnons-nous les méandres étymologiques du vocable « béer » et de ses déclinaisons qui, toutes, impliquent peu ou prou une ouverture : que je bâille d’ennui ou que j’en reste bouche bée, sans compter la locution « trou béant » quelque peu pléonastique… Bref, on ouvre grand.

Une baie désigne simplement une ouverture dans un mur et en aucun cas une fenêtre puisque cette dernière se veut un dispositif ouvrant et fermant pour, justement, combler notre ouverture murale. Epargnons-nous les méandres étymologiques du vocable « béer » et de ses déclinaisons qui, toutes, impliquent peu ou prou une ouverture : que je bâille d’ennui ou que j’en reste bouche bée, sans compter la locution « trou béant » quelque peu pléonastique… Bref, on ouvre grand.

 

 

 

 

 

 

 

 

Une longue histoire.

 

 

Depuis que l’Homme s’est mêlé d’architecture, depuis les premières huttes jusqu’aux palais les plus illustres, il a toujours pris soin d’y prévoir au moins une entrée sinon quelques ouvertures pour permettre à la lumière de pénétrer le lieu.

 

 

Même si l’Egypte ancienne et la Grèce antique connaissaient parfaitement l’usage des fenêtres, on peut imaginer que le climat de ces régions n’en favorisait pas la multiplication. Il s’agissait le plus souvent de meurtrières à l’usage d’aération ou de (faible) éclairage. Certes, on trouve de véritables fenêtres dans les bâtiments publics et dans les temples, mais le citoyen ordinaire se contente de simples baies limitées à leur plus simple expression. Une pratique que l’on retrouve, quasiment à l’identique, chez les Romains, finalement pas si fous que ça.

 

 

 

 

 

Signe extérieur de richesse.

 

 

Au Moyen-Age, chez nous, on trouve davantage d’ouvertures sur les bâtiments mais dans la plupart des cas, elles ne sont pas « garnies » si ce n’est de claustra (en pierre, en bois, en métal, rarement en verre). D’ailleurs, les magnifiques vitraux de nos églises et cathédrales ne sont-ils pas nos premières baies vitrées, à une époque où on ne sait produire le verre ni en grande surface ni en réelle transparence ?

 

 

Evidemment, les frimas et l’absence de chauffage efficace interdisaient aux plus pauvres de multiplier les ouvertures ; sans compter (si je puis dire) l’institution de l’impôt sur les portes et fenêtres par nos citoyens révolutionnaires qui sut pourrir la vie des propriétaires durant de longues décennies avant de tomber en désuétude !

 

 

 

 

 

Les temps modernes.

 

De la niche à l’arcade, le vocable « baie » recouvre de nombreuses interprétations que notre histoire architecturale a su décliner à l’envi jusqu’à l’oxymorique « baie aveugle » qui ne laisse pas de m’ébouriffer. Mais la baie vitrée connut son véritable essor quand le vitrage se popularisa et que certains murs nécessitant un puits de lumière, mais pas forcément d’aération, virent leurs vastes ouvertures entièrement comblées de verre ; le concept était né.

 

 

 

 

D’autant que certaines servitudes, ou des règlements locaux tatillons, pouvaient interdire la pose de fenêtres (ouvrantes, donc) mais autoriser une simple embrasure vers l’extérieur. A quoi il faut encore ajouter la capacité des matériaux actuels à prévoir un orifice dans un mur sans pour autant y placer un quelconque cadre (chambranle), la baie se définissant alors par… une absence de mur et non par la pose d’un châssis ! Ce qui, d’ailleurs, était déjà le cas pour nos antédiluviennes huttes et autres cabanes… La boucle est ainsi bouclée.

 

 

 

 

 

 

 

La porte ouverte à… toutes les fenêtres.

 

 

Le génie architectural a su multiplier les formes et les types de fenêtres, à en donner le tournis et il semble de bon goût, du moins pour ce qui nous concerne présentement, d’en laisser la gestion aux professionnels de la profession (pour paraphraser Jean-Luc Godard). Le but de cette humble article étant de (re)donner du sens à ce terme galvaudé : « baie vitrée ». Comme nous l’avons vu et, j’espère, compris, il s’agit d’une ouverture obstruée par une vitre. En revanche, si votre habitation se pare d’une grande fenêtre, peut-être à double battant coulissant, qu’elle fasse office de porte ou non, il s’agit simplement d’une… fenêtre !

 

 

 

 

Et nous vous proposons de faire nôtre la définition de l’Office québécois de la langue française, grand défenseur de la langue de Molière : « Grande fenêtre qui ne s'ouvre pas, souvent plus large que haute, composée généralement d'un seul élément vitré et qui permet d'admirer le paysage extérieur.»

 

 

Une définition qui a le mérite de la clarté si je puis me permettre ce lumineux jeu de mot. Il est, de la même façon, intéressant de noter que nos amis anglophones traduisent « baie vitrée » par « picture window », une appellation parlante puisqu’elle figure cette ouverture vers l’extérieur comme s’il s’agissait d’une photographie accrochée au mur. Une belle image…

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