"Il va faire quoi, M. Tenenbaum ?"

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avec Alain Acco , modifié à
L’avocat d’un des salariés licenciés exige que Renault prenne ses "responsabilités".

Depuis le 3 janvier dernier, Matthieu Tenenbaum ne touche plus son salaire chez Renault, licencié avec deux autres salariés par la direction du constructeur automobile sur des soupçons d’espionnage industriel. Alors que le dossier semble s’émousser, son avocat, Me Thibault de Montbrial, demande des comptes. Et vite.

"Il y a une grande ambigüité parce que, d’un côté, vous avez des sources concordantes selon lesquelles l’enquête établirait que M. Tennebaum n’a pas de comptes en Suisse. Et pourtant, au lieu de rester prudents, parce que maintenant c’est peut-être le moment pour eux [Renault] de commencer à rester prudents, il y a une espèce de discours qui consiste à dire l’enquête continue", s’insurge l’avocat de Matthieu Tenenbaum, au micro d’Europe 1.

"Quand il va envoyer un CV, on va lui répondre ‘non’"

Voir le dossier rester ainsi dans le flou, c’est la principale crainte de Me Thibault de Montbrial. "Moi, je pose simplement la question : imaginez que, par le jeu des règles d’entraide judiciaire internationale, il n’y ait pas de réponse officielle pendant trois mois encore, on va faire quoi, il va vivre comment M Tennenbam ? Quand il va envoyer un CV, on va lui répondre ‘non’ parce qu’on vous soupçonne d’espionnage et tant que vous n’êtes pas officiellement blanchi on ne peut pas prendre le risque de bosser avec vous ?", s’interroge l’avocat. "Il va faire quoi ? Il n’est pas payé depuis le 3 janvier, il a une femme qui ne travaille pas, il a deux enfants", argumente-t-il encore.

Me Thibault de Montbrial exige désormais "que tout le monde prenne ses responsabilités", estimant que "tout le monde sait que cette accusation ne repose sur rien". Il n’hésite pas à parler ainsi d’un "préjudice exceptionnel".

Officiellement, l'enquête se poursuit

De son côté, le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, a simplement confirmé jeudi que "l'enquête pour espionnage industriel" au préjudice de Renault "se poursuivait".