Grèce : l'UE débloque 110 Mds d'euros

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé dimanche le plan d'aide.

L'aide sera distribuée sur trois ans. Dimanche, les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé un plan d'aide à la Grèce qui prévoit le versement de 110 milliards d'euros sur trois ans. 80 milliards sont à leur charge et le reste est assurée par le FMI, a indiqué une source diplomatique.

Il s'agit du plan de sauvetage le plus important jamais mis au point dans l'histoire récente pour un pays en difficulté financière.La Grèce devrait se voir prêter, dès cette année, environ 45 milliards d'euros.

Premiers versements le 19 mai

En échange, le gouvernement grec a accepté d'appliquer une cure d'austérité qui passera par de douloureux sacrifices pour la population. La zone euro a décidé "d'activer" le plan d'aide à la Grèce, a ajouté Jean-Claude Juncker. Les premiers fonds seront à disposition le 19 mai.

Un peu plus tôt dans la journée, José Manuel Barroso avait déclaré qu'Athènes remplissait les conditions requises pour le déblocage d'une aide de la zone euro. Les mesures d'austérité négociées avec Athènes sont "solides et crédibles", a-t-il jugé, soulignant que le gouvernement grec "s'est engagé à un processus de réforme difficile mais nécessaire". "Cette assistance sera décisive pour aider la Grèce à ramener son économie sur les rails et pour préserver la stabilité de la zone euro."

110 milliards d'euros

Les Etats de la zone euro ont donc approuvé le déclenchement de cette aide, sur la base de l'avis de la Commission. Les ministres des Finances de la zone euro étaient réunis dimanche après-midi à Bruxelles pour discuter de cette validation du plan d'aide.

Samedi, la ministre française des Finances Christine Lagarde, avait souligné que sur trois ans, l'ensemble de l'enveloppe pourrait atteindre 100 à 120 milliards d'euros au moins. La France s'est engagée à débloquer un montant maximum de 6,3 milliards d'euros - dont 3,9 dès 2010 - sur les 30 milliards de l'Union européenne (en plus des 15 du FMI) pour soulager la dette grecque. Cela correspond à la part contributive de la France au sein de l'UE (21%).

Sommet extraordinaire le 7 mai

Un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro se tiendra le 7 mai, a indiqué Jean-Claude Junker, "pour boucler la procédure" et "tirer les premières leçons" de la crise, selon un communiqué, mais les dirigeants ne reviendront pas sur le feu vert donné par leurs ministres, a assuré Jean-Claude Juncker. Ils devraient concentrer leurs débats sur les moyens de renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro à l'avenir.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, a reconnu dimanche que l'Europe avait été trop lente pour voler au secours de la Grèce. "Je reconnais que moi aussi j'ai failli perdre patience en cours de route", a souligné le Luxembourgeois.

Un décision tardive

Pour expliquer le retard, Jean-Claude Juncker a diplomatiquement invoqué "les différences culturelles" selon les pays de la zone euro, les différences entre les procédures parlementaires, et "les explications à donner aux opinions publiques". Une allusion à l'Allemagne, dont l'opinion publique reste hostile à l'idée d'aider financièrement la Grèce. Mais le conseil des ministres allemand a adopté lundi le projet de loi permettant le déblocage des fonds.

"Les démocraties ont leur propre temps, ce qui compte c'est le résultat et je considère que c'est un bon résultat", a également noté le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.