Délit d’initiés : un cadre d’EADS poursuivi

© REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
Le directeur commercial d'Airbus a été mis en examen par la justice française.

Blanchi il y a un an par l'Autorité des marchés financiers, le directeur commercial d'Airbus, l'Américain John Leahy, est rattrapé par la justice française qui l'a mis en examen pour "délits d'initiés" dans le cadre de l'enquête sur le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS.

John Leahy, 60 ans, a été mis en examen début novembre pour "délits d'initiés" par le juge financier parisien Serge Tournaire, selon plusieurs sources proches du dossier. Il encourt deux ans de prison et une forte amende, proportionnelle au gain de la vente de ses actions.

3,12 millions de plus-value

Le directeur commercial d'Airbus a vendu 260.600 actions EADS issues de ses stock-options en novembre 2005 et mars 2006 et en a retiré environ 3,12 millions d'euros, selon un rapport de l'Autorité des marchés financiers, le "gendarme de la Bourse".

Membre du comité exécutif d'Airbus, John Leahy est soupçonné par les juges d'avoir bénéficié d'informations privilégiées sur les perspectives financières d'Airbus, plus pessimistes en interne qu'elles ne l'étaient pour le marché, ainsi que sur des retards, notamment sur le programme du très gros-porteur A380. Ayant connaissance de ces problèmes, il aurait vendu un important volume d’actions avant que ces nouvelles ne soient rendues public, et donc que le cours des actions chutent.

La justice plus sévère que l’AMF

Plusieurs mises en examen ont été prononcées dans ce dossier depuis deux ans, dont celle de l'ancien co-président d'EADS, Noël Forgeard, le directeur du site allemand d’EADS à Dresde, Andreas Sperl, ou encore l'ancien président d'Airbus, Gustav Humbert.

La justice française semble avoir une approche différente de cette affaire de celle de l'AMF qui avait blanchi en décembre 2009 l'ensemble des 17 dirigeants et anciens dirigeants du groupe aéronautique mis en cause dans ce dossier. Le gendarme de la Bourse de Paris avait ainsi estimé que les dix-sept personnes soupçonnées, qui ont toujours clamé leur innocence, n'avaient pas utilisé d'information privilégiée pour s'enrichir indûment.