Avions ravitailleurs : coup de massue pour EADS

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avec Bernard Chabert , modifié à
Le groupe aéronautique s’est dit "déçu et inquiet" après que le Pentagone a choisi son rival Boeing.

Au siège d’Airbus, à Toulouse, le coup est dur à encaisser. Après des années de rebondissements, c’est finalement l'Américain Boeing qui a remporté le méga-contrat du renouvellement des ravitailleurs de l'armée de l'air américaine. "'C’est une déception puisque qu’EADS avait eu la volonté de se repositionner sur l’appel d’offres et qu’Airbus avait le meilleur avion" regrette Jean-Bernard Gaillanou, coordinateur CFDT EADS Toulouse, joint par Europe 1. Pour lui, aucun doute : le protectionnisme américain a joué en faveur du concurrent Boeing.

"Une tournure d'évènements décevante"

A l’annonce de la décision, le groupe d'aéronautique et de défense européen EADS, maison mère d'Airbus, s'est dit "déçu et inquiet". "Les représentants d'EADS North America se disent déçus et inquiets de l'annonce par l'armée de l'Air américaine qu'elle a choisi un avion prototype hautement risqué face au KC-45 (présenté par l'européen) qui a fait ses preuves et présente de meilleures capacités", a indiqué EADS dans un communiqué.

"C'est évidemment une tournure d'événements décevante et nous avons hâte d'en discuter avec l'armée de l'Air pour voir comment elle est parvenue à cette conclusion", a commenté Ralph Crosby, président d'EADS pour l'Amérique du Nord. le groupe aéronautique a 10 jours pour faire appel.

Et maintenant ?

"Tout n'est pas encore joué d’un point de vue juridique" explique Bernard Chabert, le consultant aéronautique d'Europe 1, puisque EADS peut encore faire appel. Mais la stratégie du constructeur aéronautique pourrait être de se positionner sur d’autres contrats. L’armée américaine aura bientôt besoin d’avions cargo-militaires de moyenne capacité. Avec son A 400, EADS n’aura pas de concurrent américain et pourra donc devenir un gros client de l’US Army.