Air France : l'Etat "encourage" le dialogue

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avec AFP , modifié à
Le ministre du Travail souhaite que la direction gère ses sureffectifs par la négociation.

Air France doit dévoiler jeudi sa méthode pour réaliser des économies, un effort financier qui pourrait se traduire par 5.000 suppressions de postes. Mais le gouvernement, en la personne du ministre du Travail Michel Sapin, a prévenu jeudi matin sur Europe 1 : "il faut s'adapter dans le dialogue".

5.000 emplois menacés

Les salariés d'Air France doivent être fixés jeudi sur le nombre de postes que la direction entend supprimer, de l'ordre de 5.000, et la méthode pour y parvenir, à une semaine de la fin des négociations marathon engagées avec les syndicats afin de redresser la barre d'ici 2015.

Environ 5.000 postes devraient être supprimés d'ici trois ans. Le nombre de départs naturels, revu à la baisse, devrait atteindre 1.700 au lieu de 2.400. Il restera encore près de 3.300 postes à supprimer, selon des estimations syndicales.

L'Etat "encourage" le dialogue social

Dans ce contexte social tendu, le ministre du Travail Michel Sapin souhaite que la direction privilégie la négociation en amont. "Il faut maintenir une grande compagnie française mondiale qu'est Air France", a-t-il souligné jeudi matin sur Europe 1.

"Pour arriver à cette adaptation, il y a un dialogue social au sein de l'entreprise. Je ne sais pas si ce dialogue social aboutira, à lui tout seul, mais ça passe par la discussion entre la direction de l'entreprise et les organisations de salariés", a insisté Michel Sapin.

Au menu : départs volontaires et non-remplacement

Pour l’instant, la direction d’Air France privilégie les départs volontaires et devrait en présenter les modalités au comité central d'entreprise (CCE). Les premiers visés devraient être les personnels au sol (environ 32.000 sur les 53.000 salariés de la compagnie), comme en 2009, mais aussi une partie du secteur industriel.

Pour les hôtesses/stewards (PNC), les sureffectifs, estimé à plusieurs centaines, devrait se résorber en partie avec le non-remplacement des départs naturels, qui devrait concerner 1.000 salariés  d'ici fin 2015. Aucun départ volontaire n'est à priori envisagé pour eux, mais la direction va "pousser beaucoup au passage au temps partiel", selon Michel Salomon (CFDT).

Les pilotes, dont le sureffectif est estimé à 200 aujourd'hui, 600 avec le plan stratégique Transform 2015, devraient échapper aussi au plan de départs, l'accent étant mis sur le temps mensuel partiel ou des mises à disposition d'un ou deux ans à une autre compagnie. Le PDG Alexandre de Juniac les rencontrera lundi.