Tahar Ben Jelloun dans les studios d'Europe 1
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Guillaume Perrodeau
Chez Anne Roumanoff, l'auteur francophone le plus traduit dans le monde et prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée", revient sur son oeuvre, riche de plus d'une cinquantaine de romans.

Un roman de plus à ajouter à l'oeuvre déjà impressionnante de Tahar Ben Jelloun. Le 10 janvier est sorti L'insomnie, le nouveau livre de l'écrivain franco-marocain. Chez Anne Roumanoff mercredi, l'auteur évoque son oeuvre prolifique et sa vision du travail littéraire.

 

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"Il faut travailler et bosser". "Mon éditeur m’a dit : 'mais c’est toi qui l’a écrit ?'". Tahar Ben Jelloun se souvient encore en détails du moment où il a présenté le manuscrit de L'insomnie à son éditeur Gallimard. Dans ce nouveau livre, le lecteur suit un tueur en série, obligé de tuer pour réussir à dormir. Un choix déroutant de la part de l'écrivain. Interrogé sur la manière dont il trouvait de telles idées, Tahar Ben Jelloun a rappelé qu'il ne croyait pas à l'inspiration, mais plutôt "à la transpiration". "Rien ne descend du ciel, il faut travailler et bosser", souligne-t-il. "Quand je rencontre des enfants, je leur dis que l'inspiration n'existe pas. On est attiré par un sujet, une idée et on essaye de creuser un peu plus, mais c’est avec le travail", indique l'écrivain.

La rencontre avec Jean Genet. Au sujet de son oeuvre, Tahar Ben Jelloun reste modeste. "Je fais mon travail, mais ce sont les lecteurs et le temps qui vont décider un jour si cela a une importance ou pas", confie-t-il au micro d'Europe 1. Une humilité apprise auprès d'un autre grand nom de la littérature : Jean Genet. Une rencontre décisive dans la vie de Tahar Ben Jelloun. "C’est lui qui m’a appelé. Je devais avoir 26 ans et j’étais encore à la cité universitaire où j’étais étudiant. Il me dit : 'je vous ai lu et j’aimerais vous rencontrer’. C’était extraordinaire, le monde à l’envers", se rappelle-t-il. "J’ai appris beaucoup de choses auprès de lui ,comme de ne pas se prendre pour un écrivain important, ne pas avoir la grosse tête, être courageux", conclut Tahar Ben Jelloun.