Spike Lee et Lars Von Trier de retour à Cannes

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Spike Lee a fait son retour lundi sur la Croisette avec "BlacKKKlansman", un film policier aux allures de pamphlet. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi, après chacun une absence de plusieurs années de la Croisette, Lars Von Trier a présenté "The House that Jack Built" et Spike Lee "BlacKKKlansman".

Sept ans après avoir provoqué l'un des plus gros scandales du Festival de Cannes, Lars von Trier a fait son retour lundi soir sur la Croisette avec un film ultra-violent, The House that Jack Built. Palme d'or en 2000 pour Dancer in the Dark, le réalisateur danois de 62 ans, habitué de la Croisette, n'avait plus mis les pieds au Festival de Cannes depuis le scandale de 2011. Un autre revenant a fait son apparition à Cannes : après 27 ans d'absence, Spike Lee est venu présenter lundi son film BlacKKKlansman.

Profil bas. Le Danois n'était plus revenu à Cannes depuis qu'il avait exprimé sa "sympathie" pour Hitler lors de la conférence de presse de son film Melancholia, en 2011. Lundi soir, faisant profil bas, le réalisateur n'a prononcé que quelques mots avant de monter les marches, espérant notamment que les spectateurs verront que son nouveau film "est sans doute un petit peu différent". 

Un film dérangeant. Présenté hors compétition en deuxième partie de soirée, avec la mention explicite "scènes violentes" sur les tickets d'entrée, The House that Jack Built, film de plus de 2h30 avec Matt Dillon en serial killer, a vu sa projection ponctuée de cris d'horreur ou de dégoût devant certaines images particulièrement choquantes, certains spectateurs se cachant les yeux pour ne pas les voir. Un certain nombre ont même quitté la salle, en particulier après une scène très violente où des enfants se font tuer, et une autre où une femme se fait découper les seins, qui ont suscité le malaise. Provocateur et dérangeant à souhait, ce nouvel opus de Lars von Trier, composé de cinq parties qui relatent chacune un "incident", à savoir un meurtre, nous fait suivre Jack, un tueur en série surnommé "Monsieur Sophistication", qui veut faire de ses assassinats des œuvres d'art.

Le film de Spike Lee, des allures de pamphlet. Spike Lee a aussi fait son retour lundi sur la Croisette avec BlacKKKlansman, un film policier aux allures de pamphlet où le réalisateur américain voit Donald Trump, le président américain, comme celui qui concrétise l'arrivée au pouvoir de David Duke, le fondateur du Klan. Basé sur l'histoire réelle d'un policier afro-américain qui a infiltré le Ku Klux Klan, le film de Spike Lee alterne pendant deux heures entre le polar classique et le film politique, terminant sur la dénonciation des événements de Charlottesville, cette ville de Virginie secouée par des violences de groupuscules d'extrême droite le 12 août 2017.