Skam 2:12
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Céline Brégand , modifié à
Déclinaison française de la série norvégienne du même nom, Skam, diffusée sur France tv slash et dont la cinquième saison vient de démarrer, cartonne. Skam a su parler aux adolescents en s'inscrivant dans leur époque. Le réalisateur David Hourrègue et l'acteur Robin Migné en parlent au micro de Philippe Vandel.
INTERVIEW

Les quatre premières saisons de Skam France totalisent plus de 100 millions de vues sur France tv slash. Les spectateurs suivent les aventures d'un groupe d'ados dans un lycée parisien. Contrairement à son format norvégien, la déclinaison française a poursuivi l'aventure au-delà de la quatrième saison. La diffusion de la cinquième, qui se concentre sur le personnage d'Arthur, interprété par Robin Migné, vient de démarrer. Le jeune acteur et le réalisateur de Skam David Hourrègue expliquent, dans Culture Médias, le succès de la série. 

  • Une série diffusée en temps réel 

Skam tire son originalité de son format. Contrairement aux autres séries, dont les épisodes d'une saison sont tous diffusés d'un coup ou de façon hebdomadaire, chaque épisode de Skam est divisé en plusieurs clips diffusés en temps réel. "Chaque épisode est composé de séquences quotidiennes mais on ne sait jamais quand les clips sortent", résume David Hourrègue, le réalisateur de Skam.

"Si la séquence se déroule à 10h12 à l'interclasse, le clip est diffusé sur France tv slash à l'interclasse. Quand un rendez-vous est fixé par exemple à 19h, on peut être sûr que nos fans, nos spectateurs, vont se connecter en attendant impatiemment le clip de la soirée, mais rien ne dit qu'il arrivera à 19h", ajoute-t-il. Ainsi l'épisode de la saison 5 a été diffusé à 23h59 le 31 décembre : "Tous nos personnages étaient en boite de nuit en train de se souhaiter la bonne année", raconte le réalisateur. 

  • Une saison = un personnage 

Chaque saison de Skam se concentre sur un personnage, mais ne délaisse pas les autres pour autant. Ce système permet surtout de découvrir un personnage plus en profondeur. Tandis que la première saison de Skam s'intéressait à Emma et au harcèlement scolaire, la saison 2 se penchait sur Manon, et permettait d'aborder la question du binge drinking et les problématiques liées au viol. Lucas, qui découvrait sa sexualité via la rencontre d'un nouveau venu, était le personnage au centre de la saison 3. Et la saison 4 se concentrait sur Imane, et la problématique de la foi à travers une jeune fille noire et musulmane en France en 2019.

"Avant chaque saison, on essaie de coller au maximum avec les auteurs à la personnalité et au vécu de nos comédiens", explique David Hourrègue. "Dans le cas d'Imane, nous avons vu Assa (Sylla, ndlr) de longues heures pour discuter un petit peu de son propre vécu. L'idée n'étant pas de parler de tous les musulmans de France mais de se rapprocher de sa propre sensibilité."

Arthur est au centre de l'attention de la saison 5. "Il est atteint d'une surdité brusque le soir du nouvel an alors qu'il fait la fête avec ses amis et il est tout de suite perdu", raconte son interprète Robin Migné. Afin d'aller "le plus loin possible pour que l'immersion du public à travers  le point de vue d'Arthur soit totale", comme l'explique le réalisateur, l'équipe a choisi de faire percevoir certaines scènes du point de vue d'Arthur, donc le spectateur entend ce que le personnage entend, ou plutôt ce qu'il n'entend pas. 

  • Une série réaliste qui continue sur les réseaux sociaux

Les spectateurs peuvent facilement s'identifier aux personnages de Skam. Dans cette saison 5, on les voit par exemple galérer avec Parcoursup. Si on retrouve les clips et les épisodes de Skam sur France tv slash, certains éléments de l'histoire ne sont visibles que sur Instagram. Les fans peuvent donc suivre les comptes Instagram des personnages de la série et ainsi suivre davantage la vie d'Arthur et sa bande.

"Chaque personnage a un compte, avec un contenu propre à ce qu'il fait. Quand il n'a pas de clip, il poste de choses sur Instagram donc ça nous permet de suivre le personnage quand il n'y a pas de diffusion", résume Robin Migné. Le compte de Martin s'appelle "Mon voisin Tuturo". "On a une équipe transmedia qui réfléchit à des éléments de pop culture, 'Tuturo' rappelle Mon voisin Totoro de Miyazaki", détaille le réalisateur qui ajoute : "On découvre l'univers très japonisant, anime, dans sa chambre. On essaie toujours de se projeter sur l'univers des personnages qu'on sera éventuellement amené à traiter."