Pivot : "Slimani est un écrivain, ça ne fait aucun doute"

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R.D avec Diane Shenouda , modifié à
Le président de l’Académie Goncourt salue l’imagination et l’écriture cinématographique de la lauréate 2016. 

Une fois n’est pas coutume, il n’y a pas eu de suspense lors de l’attribution du Prix Goncourt 2016. C’est Leïla Slimani qui a été honorée pour son roman Chanson douce, dont le point de départ est le meurtre par une nounou de deux enfants, dans un bébé. Le prestigieux prix lui a été attribué dès le premier tour, par six voix sur dix.  En toute logique, selon Bernard Pivot, le président de l’académie Goncourt. "C’est un écrivain, c’est évident, ça ne fait aucun doute", a-t-il jugé au micro d’Europe 1, peu après l’annonce.

"Un sens de l'observation incroyable". "Je pense que pour être un très bon romancier, il faut avoir une écriture, et avoir de l’observation et de l’imagination", détaille l’ancien animateur télé. "Je trouve que Slimani a une écriture, qui n’est pas extraordinaire, mais une vraie écriture qui est bien à elle. Elle a un sens de l’observation qui est incroyable. Et puis elle a de l’imagination", insiste Bernard Pivot.

"Une écriture cinématographique". "Une autre qualité, c’est une écriture cinématographique", poursuit-il. "On se dit que le film va peut-être être tourné, et le réalisateur, il aura un peu de travail à faire, mais pas tellement. Parce que le découpage du scénario est déjà fait, les dialogues, il n’y a plus qu’à les écrire. C’est remarquablement fait."

"L’originalité de l’histoire, la dramaturgie, la cruauté". Et ce qui a fait la différence, selon Bernard Pivot, c’est "l’originalité de l’histoire, la dramaturgie, la cruauté, bien entendu, de l’histoire. Moi, ce que je trouve remarquable dans le livre, c’est l’adéquation entre son écriture et l’histoire de possession amoureuse qu’elle raconte dans une famille bourgeoise."