Pedro Almodovar veut que ses films continuent à être diffusés au cinéma. 1:15
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Thomas Isle
Alors qu'il doit commencer en mars le tournage de son prochain opus, Madres paralelas avec Penelope Cruz, le réalisateur espagnol fait le pari d'une sortie dans les salles obscures, alors que le contexte sanitaire pousse de nombreux producteurs à se tourner vers la vidéo à la demande.

Pedro Almodovar entre en résistance contre les géants de la vidéo à la demande. Le réalisateur espagnol, qui doit débuter en mars le tournage de son prochain film Madres paralelas avec son actrice fétiche Penelope Cruz, a déjà refusé les offres de plusieurs plateformes de streaming qui souhaitent le diffuser en exclusivité, selon des confidences de son frère et producteur Augustin Almodovar au magazine ScreenDaily.

Ce dernier reconnaît que "la période actuelle est inquiétante pour ceux qui aiment voir les films sur grand écran, puisque la fenêtre de l'exploitation en salles se craquelle de plus en plus". Mais, ajoute-t-il, "nous pensons qu'il faut lutter pour que les films soient diffusés au cinéma".

Le pari de l'émotion

Cette position semble se faire de plus en plus rare dans le monde du cinéma. Car en ces temps de pandémie, il est souvent beaucoup plus rentable pour un producteur de s'assurer d'une diffusion directement sur une plateforme comme Netflix ou Amazon.

Pourtant, ce type de diffusion peut avoir tendance à réduire l'impact d'un film par rapport à sa projection sur un grand écran dans une salle obscure, à plus forte raison lorsque l'univers esthétique est aussi marqué que chez Pedro Almodovar. Invité mardi d'Europe 1, Thierry Frémaux, le directeur du Festival de Cannes et de l'Institut Lumière, veut voir dans l'intensité de l'expérience cinématographique le gage de la pérennité des salles de cinéma, malgré le contexte sanitaire. "Les spectateurs sont prêts à retourner dans les salles dès lors qu'elles ouvriront", assure-t-il.