Natalie Dessay sur son album avec Michel Legrand : "une autre technique qu’il faut apprivoiser"

  • Copié
A.D.
En plus du théâtre, l'artiste revient à la chanson, mais avec un album composé par Michel Legrand qui s'éloigne de l'opéra sur lequel elle a tiré un trait.
INTERVIEW

Il y a quatre ans, Natalie Dessay a mis un terme à sa carrière lyrique et s'est lancée dans le théâtre. Invitée dans l'émission Ceci dit, la soprano française a expliqué son choix et ses nouveaux projets.

"Je n'avais plus envie". Les causes de l'adieu au lyrisme sont multiples. "Je n’avais plus l’envie", explique-t-elle en premier lieu. "Et la voix n’est plus à 48 ans ce qu’elle était à 25 ans. Mais surtout, ce sont les rôles qui manquent. Moi, j’ai une voix légère qui est associée à des rôles de jeune première et de soubrette, essentiellement. Et je n’ai pas envie à mon âge de faire des jeunes filles. Une vieille qui joue une jeune, ça m’énerve, je n’y crois pas", lance-t-elle.

Superstitieuse, Barbra Streisand s'est retirée du projet. Natalie Dessay n’a pourtant pas complètement abandonné la chanson et revient avec un album composé par Michel Legrand, Between yesterday and tomorrow. "C'est un disque né il y a 45 ans à peu près. Michel avait eu l’idée de faire un cycle de chansons qui raconte une histoire, avec un début, un milieu, une fin. En l’occurrence, l’histoire de la vie d’une femme, de sa naissance à sa mort, en passant par toutes les étapes de la vie. Il voulait confier ce cycle-là à Barbra Streisand."

"Une autre technique à apprivoiser". Dans un premier temps, la chanteuse américaine avait accepté. "Sauf qu’il semblerait qu’elle soit un petit peu superstitieuse et qu’elle ne veuille chanter ni la naissance de son personnage ni sa mort." Sans début ni fin, Michel Legrand a repris son cycle qui n’était pas encore terminé et l’a laissé dormir dans un tiroir. Il a fini de composer l’album pour Nathalie Dessay, qui affirme que ce n'est pas si simple de passer de l’opéra à la chanson. "On ne peut pas dire 'qui peut le plus peut le moins'. C’est une autre technique qu’il faut apprivoiser.'

Le trac. Avec ses nouveaux projets, l'artiste s’est éloignée du trac qui, elle l'affirme, lui a gâché la vie à l’opéra. "Au théâtre, j’ai aussi le trac mais ça me porte. A l’opéra, ça m’a handicapée." La soprano vomissait avant d’entrer en scène, ce qui lui plombé son existence pendant 23 ans. "J’avais hâte que ça se termine. Je ne pouvais même pas profiter du moment. Au salut, j’étais libéré."