Michel Boujenah : le Molière, "j'ai été nommé une fois seulement en 37 ans"

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A.D
Invité de Philippe Vandel, l'acteur, qui reprend son one man show dans une nouvelle version, s'est confié sur sa façon de travailler et sur la façon dont il voit sa carrière.
INTERVIEW

On l'a vu dans Trois hommes et un couffin, dans Le nombril du monde, pour lequel il a été nommé aux César, dans Père et fils, son premier film avec Philippe Noiret et Charles Berling. Michel Boujenah est désormais revenu vers le one man show. Il a transformé son ancien spectacle Ma vie rêvée en Ma vie encore plus rêvée. Pour expliquer ce qui a changé entre ces deux versions, l'acteur et humoriste s'est confié à Philippe Vandel, dimanche, dans l'émission Ceci dit.

Un best-of ? "Une mort certaine". "Ma vie évolue, mon écriture bouge, elle est vivante", raconte le comédien. "J'ai créé ce spectacle il y a trois ans et demi au théâtre Edouard VII et quand on m'a proposé de le reprendre, j'étais tellement content." Ce show, que l'auteur qualifie paradoxalement d'"autobiographie imaginaire", s'est déplacé à La Gaieté Montparnasse. "Plus on invente, plus on dit la vérité. Plus on fait de la fiction, plus c'est beau. Plus on se cache derrière des masques, plus on est sincère", dit-il. Mais si vous n'avez rien compris à cette explication de texte, il faut simplement traduire que si Michel Boujenah ne se raconte pas au premier degré, c'est pour rendre l'histoire plus intéressante. A partir du moment où il n'inventera plus, il sera triste, d'où le fait qu'il associe un best-of à une mort certaine. "Best-of, ça veut dire que je n'ai plus rien à écrire, plus rien à inventer", comme s'il recevait un César d'honneur.

Mon accent, "mon étendard". Du côté des récompenses, il ne dirait en revanche pas non à un Molière. "J'ai été nommé une fois seulement. Une fois en 37 ans, mais ce n'est pas très grave", relativise-t-il aujourd'hui, après avoir déjà commenté le fait, trouvant cela "dégueulasse". "C'était un matin où je n'étais pas bien", balaye-t-il. Après tout, Michel Boujenah, né dans une famille de médecins, devait prendre la même voie. Mais ses études de médecine se sont résumées à "deux heures" de cours. Cela a donc été le spectacle, malgré le fait qu"il écrive avec lenteur, de son propre aveu. Mais il ne veut pas qu'on lui donne un texte clé en main. "Je suis comme ça, j'aime inventer", martèle-t-il.

Sa nature, c'est aussi son accent juif pied-noir, qu'il a longtemps essayé de perdre jusqu'à comprendre qu'il faisait partie de lui. "C'est devenu mon étendard le jour où j'ai compris qu'on ne sait pas où on va si on ne sait pas d'où on vient, que si on oublie ses racines, on meurt. J'en est souffert, mais en même temps, merde, c'est moi."

>> Chaque samedi et chaque dimanche à 12h45, retrouvez Philippe Vandel et son invité dans l'émission Ceci dit pour un quart d'heure d'interview sur Europe 1.