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Céline Brégand
Venu présenter son livre "Un(e)sectes", jeudi, au micro de Matthieu Noël, le roi du roman noir français a expliqué se considérer davantage comme un auteur réaliste qu'un auteur gore. 
INTERVIEW

L'écrivain Maxime Chattam est venu présenter jeudi sur Europe 1, dans l'émission L'équipée sauvage, son nouveau thriller "Un(e)sectes", publié aux éditions Albin Michel. Un roman où les insectes se mettent soudainement à communiquer entre eux et à s'organiser. En ce jour d'Halloween, Maxime Chattam s'est défendu d'être un auteur gore et a raconté au micro de Matthieu Noël pourquoi les peurs humaines le fascinent. 

"Je me défends d'être un auteur gore. Le gore a quelque chose de spectaculaire, de gratuit", estime celui qui a vendu plus de sept millions de romans en France. Il concède : "C'est vrai qu'il y a des scènes de crime que je vais décrire précisément". Maxime Chattam explique : "Typiquement, je n'aime pas les auteurs de polars qui vont vous dire sur une scène d'autopsie : "le corps en décomposition sentait mauvais"." Celui que l'on surnomme le Stephen King français préfère trouver les mots exacts : "Moi, je vais vous décrire ce que c'est l'odeur d'un corps en décomposition".   

Un art du détail et du vrai qui rend ses récits parfois horrifiques. "Je vais avoir l'image d'un auteur gore alors que moi je m'en défends. Je suis plutôt un auteur réaliste", estime l'auteur de L'Âme du mal. "Mais réaliste dans le thriller d'enquête criminelle, forcément, ça peut parfois être un peu étrange", reconnaît-il.  

"La peur me permet d'aller explorer des zones a priori assez inconfortables"

Maxime Chattam, qui a suivi des études en criminologie avant de devenir romancier, s'intéresse aux peurs humaines et à ce qu'elles disent de nous. "Les petites bêtes, les insectes, on peut s'en servir de plein de manières différentes. J'ai essayé d'illustrer ces moments de frousse avec toutes nos scènes du quotidien : quand on dort la bouche ouverte, quand on prend sa douche, quand on lit un bon bouquin. D'ailleurs le livre commence comme ça", note-t-il. "Les insectes sont une bonne métaphore de la société dans laquelle on vit. Nous sommes les insectes et j'en ai joué à double titre", explique-t-il.

Pour Maxime Chattam, la peur qu'il distille dans ses romans lui "permet d'aller explorer des zones a priori assez inconfortables mais dans lesquelles on va trouver pas mal de choses assez intéressantes sur ce qu'on est individuellement mais aussi collectivement."