Macha Méril : "J'ai pu côtoyer des cinéastes extraordinaires"

Macha Méril et Frédéric Taddéï
Macha Méril et Frédéric Taddéï © Sandrine Taddéï
  • Copié
Guillaume Perrodeau
Avec Frédéric Taddeï dans "En balade avec", Macha Méril évoque les années 1960, lorsqu'elle a débuté dans le septième art et connu le mouvement de Mai-68.
INTERVIEW

Elle a joué dans une soixantaine de films, des dizaines de téléfilms et de pièces de théâtre, Macha Méril est, depuis le 12 septembre, à l'affiche de La légende d'une vie, au Théâtre Montparnasse. Au micro d'Europe 1 dans En balade avec dimanche, elle évoque les années 1960, période artistique effervescente où elle a débuté au cinéma, lors d'un entretien avec Frédéric Taddeï au Centre Pompidou.

"J'ai eu beaucoup de chance". La comédienne a débuté dans Le signe du lion d'Éric Rohmer, en 1959, avant d'obtenir un rôle plus conséquent devant la caméra de Gérard Oury l'année suivante. En 1964, c'est dans Une femme mariée, de Jean-Luc Godard, qu'on pouvait la retrouver. "J'ai eu beaucoup de chance", confie l'actrice, "car j'ai eu 20 ans pendant la Nouvelle Vague". "J'ai pu côtoyer des cinéastes extraordinaires, (...) à une époque où le cinéma n'existait pas comme produit, mais vraiment comme art", souligne Macha Méril.

meril 2

Macha Méril et Frédéric Taddéï au Centre Pompidou © Europe 1

Aux premières loges pendant ce qui fut la révolution du septième art, la comédienne se sent proche des cinéphiles et jeunes réalisateurs, parfois mélancoliques de cette période. "Je comprends très bien qu'ils aient une nostalgie pour ses films qui se faisaient dans la rue, entre copains", indique Macha Méril.

Aujourd'hui, la comédienne estime que le septième art a perdu de sa force, comparé aux années 1960, où "le cinéma n'existait pas comme produit, mais vraiment comme art". "Nous sommes en pleine mondialisation, où ce qui compte c'est l'argent et la réussite la plus rapide possible. Ce ne sont plus que des vrais cinéastes qui font du cinéma, mais aussi des hommes d'affaires", déplore Macha Méril.

"Mai-68 : tout a changé !". Jeune femme dans les années 1960, Macha Méril garde aussi un souvenir très fort de Mai-68. D'ailleurs, elle relie la révolution qu'a connu le cinéma à cette époque, avec celle que connaîtra la société quelques années plus tard. "Les années 1960 et 1970 ont été un moment d’ébullition artistique, (...) mais cela correspondait à un bouillonnement de la société toute entière", affirme l'actrice. "Ce n'est pas étonnant que tout ça ait débouché sur Mai-68, car on remettait tout en cause à l'époque", explique-t-elle.

Attachée à Mai-68, Macha Méril aime à souligner les bienfaits de cet événement et les conséquences sur la société. "Je n'aime pas quand on me dit que Mai-68 a été une petite révolte d'étudiant", s'agace Macha Méril, "tout a changé : la manière de s'habiller, de parler, de manger, de faire l'amour."