Regard avec drapeau LGBT (2000x1000) RONALDO SCHEMIDT / AFP 7:38
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Maxime Dewilder
Le directeur de la rédaction du magazine "Têtu" publie mercredi une enquête sur le manque de représentativité de la communauté LGBT dans les séries françaises. Invité dans "Culture médias" de Philippe Vandel, sur Europe 1, il évoque ce thème avec le directeur général d'Elephant Story, qui produit bon nombre d'émissions françaises.
INTERVIEW

La communauté LGBT est-elle sous-représentée dans les séries françaises ? Cette question a nourri la réflexion du directeur de la rédaction du magazine Têtu tout au long d'une enquête qu'il publie mercredi dans le trimestriel. Romain Burrel s'appuie sur la comparaison entre la France et le Royaume-Uni, les États-Unis ou même l'Amérique latine. Les productions britanniques ou américaines et mêmes les telenovelas sont en effet bien plus audacieuses en la matière.

En France, il a fallu attendre 2018 pour voir pour la première fois un couple homosexuel dans une série quotidienne. C'est la série Plus belle la vie qui a fait ce choix, choix suivi d'un nombre important de courriers positifs et négatifs. Or, pour Romain Burrel, invité de Philippe Vandel sur Europe 1 dans Culture médias, "la télévision représente la société et lorsque vous vous voyez représenté, vous vous sentez légitime".

La télévision française a un problème "structurel"

L'enquête publiée par Têtu raconte comment une jeune fille qui voit un personnage homosexuel dans la série Skam sent à ce moment-là que sa vie est comme validée, que ses problématiques ne concernent pas qu'elle. Skam était diffusé le vendredi soir sur France 4 et est disponible en ligne sur la plateforme en ligne de France Télévisions, Slash.

Pour Guillaume Renouil, directeur général d'Elephant Story, le problème de la télévision française est "structurel". "Le retard en France ne concerne pas que la représentation de la communauté LGBT mais celle d'autres communautés également", explique-t-il. "Ça fait 20 ans que les chaînes britanniques ou américaines ont fait leur révolution", renchérit Romain Burrel, "elles mettent en scène des personnages de qualité avec un vrai fond".

En effet, il ne suffit pas de créer un personnage estampillé LGBT pour entrer dans les clous. "Il faut que ces personnages aient une vraie histoire, ça ne se résume pas à une appellation", précise le directeur de la rédaction de Têtu. "Il faut les voir dans leur vie intime par exemple ou ne pas les résumer au seul coming-out. Il faut les faire exister avec des problématiques d'adoption, de gestation pour autrui, d'homophobie au travail… C'est ça des vrais personnages LGBT", s'emporte Romain Burrel. Difficile de lui donner tort…