Le jour où Patrick Chesnais s'est retrouvé muet face à Nicolas Sarkozy

Patrick Chesnais était l'invité de l'émission "En balade avec", dimanche sur Europe 1 (photo d'archives).
Patrick Chesnais était l'invité de l'émission "En balade avec", dimanche sur Europe 1 (photo d'archives). © Europe 1
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Invité de l'émission "En balade avec", dimanche sur Europe 1, l'acteur confie au micro de Frédéric Taddeï avoir eu l'opportunité de croiser plusieurs présidents de la République au fil de sa carrière. Une anecdote, un grand moment de gêne face à Nicolas Sarkozy, l'a particulièrement marqué.   
INTERVIEW

"J'ai commencé petits bras". Le premier président de la République qu'a croisé Patrick Chesnais fut Alain Poher, qui assurait l'intérim après le général de Gaulle, en 1969. À l'époque, l'acteur entendait obtenir "un sursis" d'un an pour le service militaire, afin de pouvoir mener à bien de premiers projets au théâtre. Il ignorait encore que l'histoire allait lui permettre de rencontrer plusieurs autres occupants de l'Elysée... avec plus ou moins d'atomes crochus, confie-t-il dimanche sur Europe 1, dans l'émission En balade avec

 

"Je fais quand même des choses pour la culture, non ?"

Pour le service militaire, ça n'a pas fonctionné : "Pompidou est arrivé au pouvoir deux mois après, et tout ce qui venait de son rival..." Patrick Chesnais a ensuite fait la connaissance de Jacques Chirac, via sa fille Claude. "Il était marrant, il était sympathique", se souvient-il. "En tant que président de la République, c'était plus soft. Mais quand je l'ai connu au début, à la mairie de Paris, il aimait bien manger, bien boire, bien déconner avec ses amis." 

Et puis, celui qui raconte ces anecdotes dans La vie est belle, je me tue à vous le dire (Ed. L'Archipel) raconte plus longuement une autre rencontre, vécue cette fois avec Nicolas Sarkozy. "Son staff m'avait invité à venir écouter son discours sur la culture dans la grande salle de l'Elysée." Le discours terminé, le président de la République s'approche du comédien et lui demande : "je fais quand même des choses pour la culture, non ?"

"Au bout d'un moment, il s'est barré sans rien dire"

"Il a senti l'erreur qu'il a commise après m'avoir posé la question", s'amuse aujourd'hui Patrick Chesnais. "Je n'étais pas réveillé, j'avais à peine écouté le discours, je discutais avec mon ami Claude Rich qui était là. (...) Je n'ai pas su quoi répondre, même un bruit, même un son, rien ne venait et l'attente se poursuivait, longuement. Je n'ai même pas soupiré. J'aurais pu dire : 'non vous ne faites rien pour la culture', même l'envoyer un peu sur les roses ou être contre, ou quelque chose..."

Mais l'histoire s'arrête là : le comédien est resté muet. "Rien, pas un souffle !", raconte-t-il. "Au bout d'un moment, il s'est barré sans rien dire."