"Je suis confinée seule, parce que je suis tombée malade il y a dix jours", raconte Sylvie Testud au micro d'Europe 1 (photo d'archives). 3:35
  • Copié
Margaux Lannuzel
Chaque semaine pendant le confinement, Frédéric Taddeï interroge des invités non plus "En Balade", mais par téléphone, pour leur demander comment ils vivent cette période si particulière.
INTERVIEW

Lorsque le confinement est entré en vigueur, Sylvie Testud était malade. "Je n'ai pas été dépistée parce qu'il n'y avait plus assez de tests, déjà. Mais le médecin traitant qui est venu me voir m'a dit : 'il semble que ce soit ça, si tu peux t'éloigner de ta famille...'." Pendant trois jours, la comédienne est donc restée seule dans son "petit bureau", en entendant ses enfants de l'autre côté de la porte. "Ça me rendait un peu nerveuse", souffle-t-elle au téléphone. Et puis ils ont quitté Paris, le temps de la crise. "J'avais le droit de tousser dans mon salon, je me suis sentie libre, subitement."

 

>> Pendant le confinement destiné à ralentir la propagation de l'épidémie de coronavirus, Frédéric Taddeï réinvente En Balade avec et interroge, à distance, des personnalités sur la manière dont ils et elles vivent cette période. Retrouvez toutes ses émissions en podcast et en replay ici 

"Ça faisait un moment que je n'avais pas le temps d'écrire"

Depuis, Sylvie Testud va mieux. Elle est seule chez elle et pense devenir "la championne du ménage". "Je déplace les objets pour avoir l'impression qu'il y a un peu de vie dans cet endroit mort", livre-t-elle en riant. Chaque soir à 18 heures, elle fait un peu d'exercice. "D'habitude je prends des cours de barre au sol, et la prof a eu une super initiative, au moyen d'une application : on est une quinzaine de danseuses, on se salue, chacune chez elle, on danse et elle nous regarde, elle nous corrige... Et elle continue de nous engueuler."

 

Les courses, c'est "de temps en temps", "dans un petit magasin bio". "Globalement, je suis seule. Je salue les deux caissiers qui sont derrière les vitres en plexiglas, ça nous met dans un état un peu curieux." Quand elle n'a plus de papier (le vrai, pas celui qui fait l'objet de pénuries dans les supermarchés), elle se fait livrer. "Ça faisait un moment que je n'avais pas le temps d'écrire, et là, je l'ai." 

"Je mets même du parfum, pour moi c'est un réflexe"

La comédienne regarde des films, écoute la radio et de la musique et lit. Les infos à la télévision, c'est "une fois tous les deux jours, parce que tous les jours ça fait trop. J'ai compris, qu'on était pas bien." A titre personnel, le confinement repoussera au moins un de ses tournages, qui devait commencer mi-avril. "J'imagine que ça va être bien reculé." 

 

Sylvie Testud est adepte des apéros à distance, via les applications. "Je mets même du parfum, pour moi c'est un réflexe", s'amuse-t-elle. "Si ça dure encore longtemps, on verra, peut-être que je ferai un FaceTime avec les cheveux dégueulasses..." A distance, elle communique aussi avec ses enfants. "Le piano est à l'abandon, alors j'essaie de retrouver des musiques à l'oreille. Je les appelle et ils se moquent de moi, ils sont hilares", raconte l'actrice, qui ne fait "pas de musique". 

Et puis, deux heures après la danse, Sylvie Testud a un autre rituel, en hommage aux soignants, en première ligne face à l'épidémie de coronavirus. "J'applaudis, tous les soirs à 20 heures, ça me permet de me voir qu'on est très peu nombreux dans ma rue, ils doivent tous avoir des résidences secondaires.... Les gens sont tous par deux, ils me disent : 'Bonne soirée madame'. Et moi je suis toute seule."