Gérard Jugnot était l'invitée de Mathieu Charrier samedi sur Europe 1. 10:40
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Mathieu Charrier, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Dans l'émission cinéma d'Europe 1, "Clap", un invité se prête chaque semaine à un questionnaire de Proust version Septième art. Samedi, c'est le comédien Gérard Jugnot qui a répondu aux questions de Mathieu Charrier. 
INTERVIEW

Tous les samedis dans Clap, le spécialiste cinéma d'Europe 1 Mathieu Charrier et ses chroniqueurs font le tour de l'actualité du Septième art. Chaque semaine, un invité se soumet à un questionnaire de Proust version cinéma. A l'occasion de la sortie du livre "C'est l'heure des contes" chez Flammarion dans lequel Gérard Jugnot revisite des contes de Perrault ou de Grimm, l'acteur a accepté de se prêter au jeu. 

Votre premier souvenir de cinéma ?

C’était un programme où il y avait deux moyens-métrages : le Ballon rouge d’Albert Lamorisse qui était l’histoire d’un petit garçon qui perdait son ballon. Ça m’a bouleversé. J’avais l’âge d’avoir des ballons qu’on crève donc ça m’a vraiment déchiré. Et il y avait Saturnin, un petit canard qui parlait, doublé par Ricet Barrier… et qui me faisait très peur aussi.

Votre séance de cinéma la plus dingue ?

A Avignon, il y avait un festival de cinéma. J’étais un cinéphile pur et dur. Je me souviens d’avoir vu à minuit un film japonais, sous-titré anglais, très long. J’étais assez épuisé. Je ne me souviens plus du tout du titre : c’était un mec qui s’endormait et qui rêvait puis se réveillait à la fin du film. Moi, je me suis endormi en même temps que lui et donc je n’ai rien vu de ce film. Je suis parti avec le héros et on m’a réveillé en même temps que lui.

Le film culte que vous n’avez jamais vu ?

Brazil. Je ne suis pas fou de l’univers de Terry Gilliam, je n’accroche pas. C’est une chose terrible d’ailleurs : la différence entre le film et l’envie que les gens ont d’aller le voir. Parfois il y a des films pas très bien, pas très réussi mais que l’on a formidablement envie de voir et puis il y en a que l’on devrait voir et que l’on ne voit pas.

Le film que vous avez le plus vu

Quai des Orfèvres. J’adore Clouzot, j’ai dû le voir 5-6 fois.

La plus belle scène de cinéma selon vous

Il y a des milliers de belles scènes mais moi j’aime quand on sourit en pleurant ou que l’on "rit la gorge serrée", comme disait mon amie Jean Rochefort. C’était la Rose et la flèche, un film pas très connu de Richard Lester avec le regretté Sean Connery et Audrey Hepburn. C'est l’histoire d’un Robin des Bois vieux. Il retrouve Marianne qui est assez âgée, mais encore très belle. Lui a 60 piges. Et ils sont sur le point de mourir tous les deux. Il prend son arc et il dit à son serviteur : "Tu nous enterreras là où la flèche va retomber." Il tire, la flèche part et elle ne retombe jamais, elle part dans les étoiles, dans le firmament. J’ai trouvé ça magnifique. Richard Lester a fait de très beaux films.

Le film qui vous a fait le plus rire

Le problème de ces films c’est qu’ils vous font rire et puis quand on les revoit on rit moins. On avait un film culte avec mes camarades du Splendid c’était la Party de Blake Edwards, avec Peter Sellers. On riait énormément. Mais je l’ai revu, c’est un peu émoussé.

Le film que vous conseilleriez à votre meilleur ami

Ça dépend… Le cinéma ça dépend des fois, des jours, de l’humeur. Un bon Melville ou un bon Clouzot… L’armée des ombres c’est un film formidable.

Le film que vous conseilleriez à votre pire ennemi

Un bon Rivette de 4h10 [rire] Je me souviens que j’étais fasciné par ça. L’amour fou c’était un film de 4h15. J’en raffolait beaucoup, par snobisme, quand j’allais au cinéclub. Je dois avouer que c’était quand même bien ennuyeux.

La bande originale qui a marqué votre vie

Un été 42 ou celle de Platoon… Et j’oubliais le Mépris. Georges Delerue c’était un génie.