La représentation des femmes dans les fictions en chute libre en 2024 sur la TNT
Selon une étude publiée par Adami, l'organisme de gestion collective des droits des artistes et interprètes, la part des personnages féminins dans les fictions est en baisse en 2024. Un point couplé par la sous-représentation des femmes âgées.
Les femmes ont été largement moins représentées que les hommes, dans les fictions diffusées sur les chaînes de la TNT en 2024, selon une étude menée par Adami. L'organisme pointe également du doigt le problème de l'effacement des actrices lorsqu'elles avancent en âge.
"Rien n'a évolué depuis cinq ans"
"Le constat est sans appel et il est inacceptable. Les femmes continuent d’être sous-représentées dans la fiction", dénonce Adami. Dans son enquête, l'organisme de gestion collective des droits des artistes et interprètes démontre que les disparités entre la représentation des personnages féminins et masculins ne cesse de s'accentuer sur les chaînes de la TNT.
Alors que les hommes occupaient 60% des rôles à l'écran en 2024, les femmes n'y étaient présentes qu'à hauteur de 40%. Une chute de deux points par rapport à 2022. Un fait alors que, comme le rappelle l'étude, "les femmes représentent 51.6% de la population française". Ainsi, le fossé entre la fiction et la réalité continue de se creuser.
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Cette sous-représentation est d'autant plus vraie lorsqu'il s'agit des premiers rôles dans les longs métrages. Effectivement, si l'écart est de 10 points entres les sexes dans les courts-métrages (45% pour les femmes contre 55% pour les hommes), il se place à hauteur de 26 points dans les longs-métrages (37% pour les femmes contre 63% pour les hommes).
Adami note tout de même une légère amélioration à ce sujet, étant donné que dans les deux cas, les femmes ont légèrement mieux été représentées dans les deux types de films entre 2022 et 2024. D'un côté, les rôles principaux féminins ont gagné trois points dans les courts et quatre points dans les longs. Seulement, cette hausse permet uniquement de retrouver le niveau de 2020. "Rien n’a donc évolué depuis cinq ans", appuie l'étude.
Les femmes victimes d'âgisme
L'étude met en avant un autre problème : celui du fléau de l'âgisme. Si les actrices ont toujours disparu des écrans à mesure qu'elles avançaient en âge, cette réalité est toujours grandement d'actualité en 2024. Comme l'explique Adami, "une rupture nette" est observée "au passage de la quarantaine" durant lequel "les comédiennes perdent 17 points contre cinq chez les comédiens".
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Tandis que les hommes de plus de 40 ans occupent 60% des rôles donnés à leur sexe, les femmes sont montrées à 53% avant cet âge "fatidique". Un contraste d'autant plus flagrant sachant qu'il y a 17 points de différence entre les rôles donnés aux femmes entre leurs 25 et 39 ans et leurs 40 et 49 ans.
Les comédiennes dénoncent depuis de nombreuses années cet âgisme à l'écran et dans la société. Jeanne Moreau, disait déjà en 2008, au moment de la sortie du film "La vieille qui marchait dans la mer", que "la vie des actrices jusqu'à présent a toujours été liée au fonctionnement de leurs hormones. A partir du moment où elles pouvaient plus avoir de bébés, elles pouvaient plus faire bander ce qui est totalement ridicule".
