La rentrée littéraire fait déjà frémir éditeurs et libraires

© Damien MEYER / AFP
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Eve Roger, édité par Romain David
Deux mois avant le traditionnel afflux de parutions du mois de septembre, les éditeurs cherchent déjà à placer leurs poulains auprès des libraires.

L'été n'est pas passé et pourtant, le monde de l'édition est déjà en ébullition en vue de la rentrée. Pour les maisons d'édition, juin est une période stratégique pour faire connaître les auteurs de la rentrée littéraire et espérer les placer en haut des piles et sur les tables des librairies d'ici la fin des vacances. La concurrence est rude, puisque l'on annonce autour de 500 livres pour celle de septembre 2018.

Un cadre de rêve. Mi-juin les auteurs Fayard de la rentrée littéraire ont défilé sur la scène d'un joli théâtre au cœur de Paris, face à un parterre d'une centaine de libraires. Parmi les écrivains, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti, fébrile, pour la présentation du roman qu'elle publie à la rentrée : Les idéaux, une histoire d'amour sur les bancs de l'Assemblée nationale. "Il est de droite, il vient d'un milieu traditionnel, et elle, bien sûr, c'est une femme de gauche", raconte-t-elle.

Ce genre d'opération séduction est devenu un incontournable pour les grands éditeurs parisiens. "Ils essayent tous d'avoir des lieux fabuleux, mais si leur rentrée est mauvaise, ça ne fera pas vendre !", pointe Béatrice Giroux, libraire à Gibert Jeune, qui refuse de se laisser impressionner par ce type d’événement. "Il y en a plein qui font ça directement chez eux, dans leur bureau, tout serrés. Mais on s'en fiche, ils peuvent avoir de très bons romans."

Qui en tête des ventes ? Les libraires voient surtout dans ces rencontres du mois de juin le moyen de faire un premier tri avant l'été. "C'est irremplaçable. Le colis qui arrive à la librairie avec la pile de livres, c'est une chose, mais là, on se dit ça, ça et ça vont donner naissance à la rentrée", explique Stanislas Rigaud de la librairie Lamartine.

Cette année le jeu reste ouvert, puisque aucun auteur de renom ne vient à ce stade écraser les autres, au-delà de l'immanquable Amélie Nothomb. Dans les rayons des librairies, on parle déjà de Maylis de Kerangal avec Un monde à portée de main, mais surtout de Christine Angot dont le dernier opus remonte à 2015.